samedi 27 juillet 2024

François Hollande, nouveau président de la France

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  Lareleve.ma-Agences

 

  François Hollande a remporté dimanche le second tour de la présidentielle, selon les premières estimations, et va devenir le deuxième président de gauche de la Ve République, aux dépens de Nicolas Sarkozy (UMP), contraint de quitter l’Elysée après un seul quinquennat.

 

  Trente-et-un ans après la victoire de François Mitterrand, le candidat socialiste, archi-favori du scrutin depuis des mois, obtient 52% des suffrages, d’après les estimations de l’institut de sondage TNS-Sofrès, basées sur les premiers dépouillements de bureaux tests.

 

  A 57 ans, celui que personne n’attendait, qui n’a jamais exercé de responsabilité ministérielle et était donné battu par Dominique Strauss-Kahn jusqu’au 14 mai 2011 au sein d’une primaire socialiste inédite, va accéder à l’Elysée. La passation de pouvoirs devrait avoir lieu aux alentours du 14 mai.

 

  Plombé depuis plusieurs années par une impopularité chronique, Nicolas Sarkozy, qui comptait sur un sursaut de l’électorat de droite et un excellent report de voix auprès des 6,4 millions d’électeurs de Marine Le Pen notamment (FN), est crédité de 46,7 à 48% des voix, selon les premières estimations.

 

  Avant même son entrée en campagne, M. Sarkozy, 57 ans également, avait assuré qu’il se retirerait de la vie politique en cas de défaite. Jusqu’au dernier jour, il avait néanmoins affiché sa confiance et promettait des «surprises», dénonçant un parti pris des médias contre lui.

 

  D’après les estimations, la participation à ce second tour est en hausse par rapport au premier tour, mais est inférieure à celle du second tour de 2007 (83,97%): Ifop-Fiducial l’établit à 81,5%, Harris Interactive à 81% et CSA à 82%. Elle était de 79,48% au 1er tour le 22 avril dernier.

 

  Dès les premiers résultats connus, le porte-parole du PS Benoît Hamon a salué la victoire de François Hollande, qui «met fin à 17 ans de règne de la droite à l’Elysée». Cécile Duflot (EELV) a salué «une chance pour la France».

 

Une fête à la Bastille

 

  A l’approche de l’annonce de ces résultats, les préparatifs de la fête de la victoire s’étaient accélérés en milieu d’après-midi, place de la Bastille et à la Concorde à Paris. Mais ils semblaient déjà plus avancés dans le camp de François Hollande que dans celui de Nicolas Sarkozy.

 

  Les grues s’affairaient à la Bastille, où le candidat socialiste doit fêter sa victoire, et des ouvriers édifiaient une grande scène. Lieu symbolique pour la gauche, c’est sur cette place qu’en 1981 les socialistes avaient fêté l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République.

 

  A la Concorde, où Nicolas Sarkozy avait fêté la sienne en 2007, une demi-douzaine de camions satellitaires déployaient leurs câbles et positionnaient leurs antennes. Mais aucun militant de l’UMP n’était visible sur la place livrée aux badauds et aux touristes. «C’est foutu», confiait dès 18H20 un responsable UMP.

 

  Les principaux responsables de la majorité sortante, dont le Premier ministre François Fillon, le secrétaire général de l’UMP Jean-François Copé, Brice Hortefeux ou encore François Baroin, sont arrivés à l’Elysée peu avant 19H00, selon un journaliste de l’AFP sur place.

 

  Quelque 46 millions de Français étaient appelés aux urnes ce dimanche.

 

  Accompagné de sa compagne Valérie Trierweiler, François Hollande a voté dès 10H30 à Tulle (Corrèze), où il a serré longuement des mains et salué les électeurs.

 

  Nicolas Sarkozy a, lui, voté peu avant midi en compagnie de son épouse, Carla, dans un lycée du XVIe arrondissement de Paris. A la sortie, le président-candidat s’était frayé un chemin à travers la foule en serrant des mains.

 

  Président élu, François Hollande devait avoir un échange avec la chancelière allemande Angela Merkel dès dimanche soir, selon son conseiller spécial Jean-Marc Ayrault, député-maire socialiste de Nantes, par ailleurs pressenti pour Matignon.

 

  «Dès ce soir je pense (…) il échangera avec la chancelière d’Allemagne parce qu’il y a là la clé du redressement de l’Europe, de la réorientation de l’Europe dans le sens de la croissance, de la compétitivité, de la protection», a déclaré M. Ayrault à la presse après avoir voté dans une école de Nantes.

 

  «On y croit», avait lancé Jean-François Copé, après avoir voté à Meaux (Seine-et-Marne). Et à La Rochelle, la candidate socialiste de 2007, Ségolène Royal, avait assuré attendre «sereinement» les résultats.

 

  Au premier tour, le 22 avril, François Hollande était arrivé en tête avec 28,63% des voix contre 27,18% pour Nicolas Sarkozy.

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