Par Ahmad Al Mohammadi
Depuis sa prestation de serment devant le Roi, le gouvernement Benkirane donne la fâcheuse impression de travailler dans l’urgence. Beaucoup disent même qu’il veut tellement aller vite en besogne qu’il en devient brouillon. C’est ainsi que les passations de pouvoirs expédiées à la diable- ce qui, selon certains, pose une question constitutionnelle , le Parlement ne lui ayant pas donné son aval – l’équipe aux commandes a tenu en catastrophe son premier conseil de gouvernement. L’objectif de ce premier acte d’autorité réel du nouveau chef de l’exécutif a été de rattraper le temps perdu en marchandages interminables lors de la formation du gouvernement. Au cours de ces tractations en effet, il a été beaucoup question de postes à pourvoir tandis que le programme d’action commune a été marginalisé jusqu’à l’effacement.
Juste retour des choses, ce programme fait aujourd’hui problème. Comme l’équipe aux affaires est faite de bric et de broc, lui trouver un dénominateur commun n’est pas chose aisée. Car, quelle communauté de pensée y a-t-il entre le PJD et le PPS, prétendument socialiste et progressiste ? On aura beau chercher, on aura beau convenir qu’à courir les ministères, le PPS a perdu son référentiel originel, la seule affinité commune à ces deux parties est d’avoir tous deux l’Istiqlal pour ami commun. Ce qui est à peu près aussi étranger à la politique que l’est le gingembre au baudet commun.
Pris par le temps, novice en politique, le gouvernement Benkirane ne peut moins faire que se rabattre sur la méthode du copié-collé. C’est ce qu’a fait le nouveau ministre de l’Economie et des Finances qui a dit que le gouvernement compte remettre en marche la machine de la croissance économique par l’assainissement du climat des affaires au moyen de la lutte contre la corruption et pour la libre concurrence. Que de surcroît, il envisage de promouvoir l’emploi par l’encouragement de l’investissement étranger et la création de PME.
On croirait entendre Mezouar.