samedi 27 juillet 2024

Le dérèglement climatique aggrave la pollution de l’air, qui a causé 135 millions de morts prématurées en quarante ans

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Une université singapourienne a publié ce lundi une étude sur la pollution atmosphérique issue des émissions humaines ou d’autres sources, comme les feux de forêt. C’est en Asie que les décès prématurés liés à cette pollution sont les plus nombreux

Les chiffres sont vertigineux. La pollution atmosphérique, provenant des émissions humaines ou d’autres sources, comme les feux de forêt, est associée à quelque 135 millions de décès prématurés à travers le monde entre 1980 et 2020, selon l’étude de l’université technologique Nanyang (NTU) de Singapour, publiée par le journal Environment International ce lundi. Des chercheurs d’universités de Hong Kong, du Royaume-Uni et de Chine ont participé à cette étude d’ampleur.

   Des particules fines aux effets ravageurs

Les particules fines PM2,5 (d’un diamètre inférieur à 2,5 microns) sont nocives pour la santé humaine en cas d’inhalation car elles sont assez petites pour atteindre le système sanguin. Elles proviennent des véhicules et d’émissions industrielles, ainsi que de sources naturelles comme les incendies ou les tempêtes de poussière.

L’étude a établi que ces personnes sont mortes plus jeunes que l’espérance de vie habituelle, de maladies qui auraient pu être traitées ou évitées, dont des AVC, des maladies cardiaques et pulmonaires et des cancers.

   « Des modifications du climat peuvent aggraver la pollution de l’air »

L’étude est une des plus complètes à ce jour concernant la qualité de l’air et le climat, se basant sur 40 ans de données pour donner une vision d’ensemble des effets des particules fines sur la santé. Elle montre que les phénomènes météorologiques ont contribué à augmenter ces décès de 14 %, selon l’étude.

« Nos découvertes montrent que des modifications du climat peuvent aggraver la pollution de l’air », relève Steve Yim, professeur associé à l’Ecole asiatique de l’environnement de la NTU, qui a dirigé l’étude.

« Quand certains événements climatiques se produisent, comme El Nino, les niveaux de pollution peuvent augmenter, ce qui signifie que plus de personnes peuvent mourir prématurément à cause de la pollution PM2,5 », a précisé Steve Yim.

   La Chine et l’Inde en tête de file

L’Asie compte le « plus grand nombre de décès prématurés attribuables à la pollution aux PM2,5 » avec plus de 98 millions de morts, essentiellement en Chine et en Inde, précise-t-elle. Le Pakistan, le Bangladesh, l’Indonésie et le Japon présentent aussi de nombreux décès prématurés, entre deux et cinq millions de personnes

Selon l’Organisation mondiale de la santé, les « effets combinés de la pollution de l’air ambiant et de celle de l’intérieur des habitations » sont liés à 6,7 millions de décès prématurés chaque année dans le monde.

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