samedi 27 juillet 2024

La justice suisse rattrapée par l’ombre du général sanguinaire Khaled Nezzar

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Le fantôme du général Khaled Nezzar continue de planer sur la justice suisse. Décédé le 29 décembre 2023, l’ancien ministre algérien de la Défense a lutté jusqu’au bout contre son procès pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, s’opposant farouchement à la justice helvétique.

Durant douze années, Khaled Nezzar a tenu en haleine la justice suisse. Depuis 2011, il a multiplié les recours pour éviter un procès. En août 2023, la justice suisse l’a finalement mis en accusation pour son rôle présumé dans les massacres de la guerre civile algérienne des années 1990.

Sous le titre «Le fantôme de Khaled Nezzar hante toujours la justice suisse», la presse helvétique révèle que l’ancien ministre algérien de la Défense, peu avant sa mort, tentait encore de récuser le magistrat qui devait présider son procès pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Un article du quotidien Le Temps daté du 12 février rapporte une décision du 20 novembre 2023 de la Cour des plaintes du Tribunal pénal fédéral. Malgré son âge (86 ans) et son état de santé déclinant, le général se montrait toujours aussi pugnace. Il reprochait à la Cour des affaires pénales d’avoir demandé à l’un de ses avocats de « l’informer quant à l’état de santé de ce dernier [Khaled Nezzar] compte tenu des différentes informations circulant dans la presse ».

Refusant de se soumettre à la justice, Nezzar a tenté une ultime manœuvre en octobre 2023. Il a réclamé la récusation du juge-président, arguant de son état de santé déclinant. Une requête rejetée par la Cour des plaintes du Tribunal pénal fédéral le 20 novembre 2023.

L’affaire Nezzar a toujours été teintée de tensions diplomatiques entre l’Algérie et la Suisse. Alger s’est toujours opposé à la tenue d’un procès, le qualifiant d’ « inadmissible » et d' »intolérable ». Le décès de Nezzar a sans doute soulagé les autorités algériennes, qui redoutaient les retombées d’un tel procès.

La disparition de Nezzar met un terme à l’espoir des victimes de le voir enfin répondre de ses actes. Son décès sonne comme un glas pour la justice et soulève la question de l’impunité des crimes d’Etat. La justice suisse a-t-elle manqué l’occasion de rendre justice aux victimes de la guerre civile algérienne ? La question reste ouverte.

Khaled Nezzar s’est éteint à l’âge de 86 ans, laissant derrière lui un héritage controversé. Figure incontournable de l’histoire algérienne, il est honni comme un responsable des massacres de la guerre civile.

Le décès de Nezzar clôt un chapitre judiciaire complexe. La justice suisse, qui a été contrainte d’abandonner les poursuites, n’a pas encore rendu son verdict final. Un silence assourdissant qui risque de laisser un goût amer aux victimes et de raviver les tensions entre l’Algérie et la Suisse.

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