vendredi 3 mai 2024

Vente des médicaments psychotropes : les pharmaciens tirent la sonnette d’alarme

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Les pharmaciens d’officine viennent d’adresser une lettre au Chef de gouvernement et au ministre de la santé appelant à la sécurisation de dispensation de médicaments psychotropes en officine. Cette demande s’est faite suite à l’augmentation des demandes de ces médicaments avec présentation d’ordonnance falsifiées.

Régie par une législation désuète qui date de 1922, la vente des médicaments au Maroc rencontre beaucoup de problèmes et notamment la présentation d’ordonnance falsifiées difficilement détectables pour l’achat de médicaments.

Pour tirer la sonnette d’alarme sur ce sujet, la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc a adressé une lettre au chef de gouvernement et au ministre de la santé appelant à la sécurisation de dispensation de médicaments psychotropes en officine

A en croire cette lettre, les pharmaciens d’officine font face ces dernières années à « une forte augmentation des demandes de dispensation des médicaments psychotropes avec présentation, dans de nombreux cas, d’ordonnances falsifiées difficilement détectables, ce phénomène a pris une ampleur telle que, cela commence à présenter un risque majeur pour la santé publique de nos concitoyens » lit-on dans cette lettre.

« A l’aube de la digitalisation des processus liés à la gestion des dossiers médicaux gérées dans le cadre de la généralisation de la couverture santé au Maroc, nous sollicitons votre intervention pour mettre à niveau la législation désuète en vigueur, ainsi qu’envisager la mise en place d’un système d’ordonnances sécurisées difficilement falsifiables » précise Mohamed Lahbabi président de la confédération.

Protéger les citoyens des risques d’inobservance thérapeutique

Dans ce cadre, les pharmaciens demandent « une solution coordonnée impliquant le législateur dans le but de protéger nos  concitoyens contre les abus et les trafics qui en découlent, et ainsi mettre fin au détournement des psychotropes à des fins autres que celles pour lesquels ils sont destinées ».

Ces solutions contribueront selon les pharmaciens à protéger les patients contre les « risques d’inobservance thérapeutique liés aux éventuels refus d’honorer leurs traitements au niveau des officines, par craintes de dispenser des ordonnances falsifiées, mais également à renforcer la confiance dans notre système de santé. De plus, elles faciliteraient le suivi des prescriptions et renforceraient la collaboration entre les professionnels de la santé, les pharmaciens d’officine et les autorités compétentes. »

Pour rappel, il y a quelques jours, les éléments de la police judiciaire de Salé, en coordination avec leurs homologues de Tanger, ont interpellé une pharmacienne, âgée de 45 ans, pour lien présumé avec un réseau criminel s’activant dans le trafic de drogues et de psychotropes.

Les deux individus ont été appréhendés en flagrant délit de trafic et de commercialisation de 1.740 comprimés psychotropes, avant que les recherches et investigations, qui se poursuivent dans le cadre de cette affaire, ne permettent l’interpellation de la pharmacienne qui aurait fourni ces comprimés psychotropes. Les perquisitions effectuées dans le cadre de cette affaire ont permis la saisie d’un registre, de factures et d’ordonnances suspectes, ainsi que la somme de 300.000 dirhams, soupçonnée de provenir de cette activité criminelle.

Début janvier, les éléments de la police judiciaire du district d’Anfa, relevant de la préfecture de sûreté de Casablanca ont interpellé, un médecin et une aide pharmacienne, pour leur implication présumée dans la délivrance de fausses ordonnances médicales en vue d’en servir dans le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes.

Les perquisitions menées par la police judiciaire ont abouti à la saisie d’un total de 400 fausses ordonnances, relatives à divers types de psychotropes médicaux, toutes portant la signature et le cachet du médecin suspecté.

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