De l’importance du dépistage précoce

Dans cette nouvelle étude, les scientifiques ont effectué leurs recherches sur des singes et comparé les animaux : un groupe avait reçu deux ans de traitement qui avait démarré peu de temps après l’infection (en phase aiguë), un autre deux ans de traitement qui avait démarré plusieurs mois après l’infection (en phase chronique), un groupe qui n’avait pas reçu de traitement. Il en ressort que le traitement précoce mis en place dans les quatre semaines suivant l’infection « favorise très fortement le contrôle viral après interruption du traitement ». 

« Notre étude indique l’existence d’une fenêtre d’opportunité pour favoriser la rémission de l’infection par le VIH », a commenté Asier Sáez-Cirión, responsable de l’unité Réservoirs viraux et contrôle immunitaire à l’Institut Pasteur, et coauteur principal. Autre enseignement : le traitement précoce maintenu deux ans optimise le développement des cellules immunitaires. « Elles acquièrent une mémoire efficace contre le virus, pour l’éliminer naturellement lors du rebond viral après arrêt du traitement », selon Asier Sáez-Cirión. 

« Un début de traitement six mois après l’infection — délai qui montre une perte d’efficacité selon notre étude — est déjà considéré comme très court par rapport à ce qui se passe en clinique actuellement, où la plupart des personnes avec VIH démarrent leur traitement des années après l’infection à cause du dépistage trop tardif », a souligné Roger Le Grand, directeur de l’infrastructure IDMIT (Infectious Diseases Models for Innovative Therapies) et coauteur principal de l’étude.