mardi 7 mai 2024

Un média nord-macédonien pointe la répression de la société civile en Algérie

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Le régime algérien continue de réprimer la société civile, la plupart des journalistes indépendants étant contraints à l’exil ou écroués sur la base de fausses accusations de terrorisme, d’atteinte à la sécurité de l’État et de collaboration avec des gouvernements étrangers, indique, lundi, le média nord-macédonien « MDK ».

Les autorités algériennes se sont servies de la pandémie de Covid-19 comme prétexte pour réprimer l’opposition, emprisonnant des milliers de militants et modifiant le Code pénal pour qualifier de terroristes des opposants pacifiques tels que le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), relève « MDK ».Le Comité national algérien pour la libération des détenus (CNLD), créé en 2019 pour lutter contre les détentions à motivation politique, fait part au quotidien de nouvelles arrestations, procès et procédures judiciaires, précise le média, notant que selon le militant des droits de l’homme, Zaki Hannache, le nombre de personnes détenues pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression actuellement en prison pour ‘’terrorisme’’ s’élève à plus de 228.

La rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme, Mary Lawlor, a exprimé sa préoccupation face aux informations faisant état de la récente détention de Faleh Hammoudi et de Zaki Hannache, et appelé les autorités à les libérer immédiatement et sans condition, rapporte la même source.Elle s’était également dite préoccupée par la répression croissante contre la société civile par les autorités algériennes, à la suite de la dissolution de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) et du Rassemblement actions jeunesse (RAJ), deux des plus importantes associations de défense des droits de l’homme en Algérie, poursuit-on.Et d’ajouter que « la décision de dissoudre ces deux associations des droits humains si respectées démontre une répression alarmante des organisations de la société civile et porte gravement atteinte à l’espace dont disposent les défenseurs des droits de l’homme pour s’associer, s’exprimer librement, et mener à bien leurs activités légitimes en matière de droits humains ».

Pas moins de douze ONG, dont l’Organisation mondiale contre la torture, ont appelé Mme Lawlor à se concentrer sur la campagne de harcèlement et d’intimidation visant les défenseurs des droits de l’homme, fait savoir « MKD », assurant que des centaines de militants et de journalistes ont été jetés en prison, uniquement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.Les ONG ont cité, notamment, le cas des représailles contre le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme à Tiaret, Ahmed Manseri, détaille le média, rappelant qu’il a été arrêté en octobre et condamné à un an de prison suite à de fausses accusations de diffusion de documents préjudiciables à l’intérêt national, d’incitation à un rassemblement non armé et d’atteinte à l’intégrité du pays.

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