samedi 27 juillet 2024

Le Japon attend le feu vert de l’AIEA pour le rejet de l’eau contaminée de Fukushima

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Le Japon attend ce mardi un rapport final de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui devrait approuver le projet de Tokyo de déverser dans l’océan Pacifique des eaux contaminées provenant de la centrale nucléaire sinistrée de Fukushima au cours des prochaines décennies.

Le patron de l’AIEA, Rafael Grossi, entame une visite de quatre jours au Japon lors de laquelle il s’entretiendra avec le premier ministre Fumio Kishida et fera part des résultats de l’analyse de sûreté de deux ans menée par l’agence onusienne.

M. Grossi doit se rendre mercredi à Fukushima pour visiter la centrale dévastée par la triple catastrophe séisme-tsunami-accident nucléaire du 11 mars 2011.

Le tsunami avait provoqué la fusion de trois réacteurs, le pire désastre de l’après-guerre au Japon et l’accident nucléaire le plus grave depuis celui de Tchernobyl, en Ukraine.

Cet accident a entraîné des fuites radioactives qui ont forcé des dizaines de milliers d’habitants des zones environnantes à évacuer leur domicile en urgence, souvent définitivement.

Les travaux de décontamination et de démantèlement de la centrale devraient encore durer plusieurs décennies, mais le Japon est confronté au problème immédiat du stockage de quelque 1,33 million de tonnes d’eau issue de la pluie, des nappes souterraines ou des injections nécessaires pour refroidir les coeurs des réacteurs nucléaires sur le site de la centrale, bientôt arrivé à saturation.

Le gouvernement japonais prévoit de rejeter cette eau dans l’océan après l’avoir traitée par un système de décontamination qui élimine les éléments radioactifs à l’exception du tritium, et diluée.

Le projet a déjà été approuvé par l’AIEA, mais le gouvernement nippon a déclaré que le rejet ne commencerait qu’après un examen complet dont M. Grossi doit présenter les résultats mardi.

Aucune date précise n’a été communiquée par le gouvernement japonais pour le rejet des eaux contaminées, dans l’attente des feu verts définitifs de l’AIEA et du régulateur nucléaire national, lequel pourrait se prononcer dès cette semaine.

Inquiétude de l’industrie de la pêche

Dévoilé en 2021, le projet suscite l’inquiétude et l’opposition de l’industrie nationale de la pêche et de certains pays voisins dont la Chine, qui dénonce une menace potentielle pour la sûreté alimentaire et écologique.

Le déversement doit être effectué par étapes une fois les eaux traitées par l’exploitant de la centrale, Tepco (Tokyo Electric Power), qui prévoit un filtrage pour éliminer les éléments nocifs, à l’exception du tritium – un isotope radioactif de l’hydrogène impossible à séparer de l’eau.

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