Pourquoi cette tranche d’âge ?

Près de 9 500 enfants de 9 à 10 ans de l’étude ABCD ont été inclus dans l’analyse après un suivi de deux années. Les scientifiques estiment que les enfants sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air en raison de leurs taux respiratoires plus élevés que ceux des adultes et des changements neuronaux rapides qui se produisent pendant l’enfance. En outre, le passage de l’enfance à l’adolescence représente une période sensible du développement neurologique, ce qui suggère que les expositions à cette période peuvent présenter un impact sur le fonctionnement cognitif et émotionnel à long terme.

Pour la présente étude, les chercheurs ont notamment analysé l’amygdale et l’hippocampe, des régions du cerveau connues pour leur implication dans la mémoire, l’apprentissage et la régulation des émotions. D’un autre côté, ils ont cartographié la qualité de l’air au domicile de chaque enfant ; des outils statistiques ont permis d’étudier le lien entre toutes ces données.

Des réseaux cérébraux trop ou pas assez connectés

Une plus grande exposition aux particules fines était liée à des augmentations relatives de la connectivité fonctionnelle entre les régions cérébrales. Au contraire, une plus grande exposition au NO2 était liée à des diminutions relatives de la connectivité. L’exposition à des niveaux plus élevés d’O3 était associée à des connexions plus importantes au sein du cortex cérébral, mais à moins de connexions entre le cortex et des régions telles que l’amygdale et l’hippocampe. « Un écart, dans quelque direction que ce soit, par rapport à une trajectoire normale de développement du cerveau — que les réseaux cérébraux soient trop ou pas assez connectés — pourrait être préjudiciable à long terme », avertit la coauteure Devyn L. Cotter.

Les chercheurs espèrent que leurs résultats permettront de renforcer les règles de la qualité de l’air afin de préserver au mieux la santé cérébrale des futurs adultes. Ils prévoient de mieux examiner la composition chimique des polluants et de continuer à utiliser les données de l’étude ABCD à plus long terme.