samedi 27 juillet 2024

Naufrage en Grèce : jusqu’à 500 migrants manquent toujours à l’appel

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Jusqu’à 500 personnes manquent encore à l’appel en Grèce après qu’un bateau de pêche transportant des centaines de migrants eut chaviré mercredi, faisant au moins 79 morts.

Pour une troisième journée, des bateaux de patrouille et un hélicoptère ont été envoyés pour scruter les lieux de l’incident.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime que le bateau, qui est parti de la Libye pour se rendre en Italie, transportait jusqu’à 750 personnes.

Les survivants ne sont que des garçons et des hommes d’Égypte, du Pakistan, de la Syrie et des territoires palestiniens. Selon la garde côtière grecque, des enfants et des femmes étaient parmi les passagers du bateau.

L’OIM estime que cet incident pourrait représenter le deuxième pire accident de bateau transportant des migrants jamais enregistré. En avril 2015, un navire en route pour l’Italie avait chaviré sur les côtes libyennes, entraînant environ 1100 morts.

Une enquête a lieu à l’heure actuelle pour déterminer les causes du naufrage. Les autorités grecques ont indiqué que le bateau a chaviré seulement quelques minutes après qu’il eut perdu le courant, ce qui laisse croire qu’un moment de panique du côté des passagers aurait pu être à la source de l’événement.

Vendredi, neuf Égyptiens de 20 à 40 ans ont été arrêtés pour participation à une entreprise criminelle et à du trafic d’êtres humains. Ils devraient comparaître en cour lundi.

Les autorités ont pu repêcher 104 survivants. La majorité des rescapés ont été déplacés d’un entrepôt du port de Kalamata à un centre pour réfugiés d’Athènes. Au total, 27 d’entre eux sont encore à l’hôpital.

Dans une déclaration conjointe, l’OIM et l’Agence des Nations unies pour les réfugiés ont diffusé un communiqué soulignant l’impératif légal et l’urgence d’effectuer des opérations de recherche et de sauvetage dans des délais appropriés afin d’éviter davantage de décès.

L’Europe mise en cause

Les critiques se sont multipliées à l’égard des autorités politiques, cette tragédie cristallisant pour certains une décennie de négligence face à l’immense phénomène migratoire qui frappe le continent depuis des années.

De nombreuses organisations non gouvernementales, comme Amnistie internationale et Médecins sans frontières, appellent l’Union européenne à arrêter de chercher des solutions uniquement dans le démantèlement des réseaux de contrebande et à plutôt se concentrer sur les opérations de recherche et de sauvetage dans la Méditerranée.

Le gouvernement grec avait une responsabilité envers chaque passager de ce vaisseau, qui était clairement en détresse, juge Adriana Tidona, d’Amnistie internationale. Il s’agit d’une tragédie aux proportions inimaginables, d’autant plus qu’elle aurait pu être facilement évitée.

C’est un problème européen. Je pense qu’il est temps pour l’Europe d’être en mesure, de manière solidaire, de définir un plan migratoire efficace afin d’éviter que ce genre de situation se reproduise, a pour sa part déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

 
 
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