samedi 27 juillet 2024

Affaire Benalla: dépôt d'une motion de censure contre le gouvernement

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Le chef du groupe Les Républicains (LR-opposition de droite) au sein de l’Assemblée nationale française, Christian Jacob, a annoncé mardi que son groupe allait déposer une motion de censure contre le gouvernement à la suite de l’affaire Benalla.

 

« Nous déposons une motion de censure, nous souhaitons que le gouvernement s’explique » sur le cas d’Alexandre Benalla, ex-chargé de mission à l’Elysée qui a été filmé en train de malmener des manifestants le 1er mai.

La semaine dernière, le chef du groupe LR avait demandé dans une lettre au Premier ministre, Edouard Philippe, de faire « une déclaration » à l’Assemblée au titre de l’article 50 de la Constitution dans le cadre de l’affaire Benalla.

« Ce matin on a reçu la réponse, c’est une fin de non-recevoir du Premier ministre et, à partir de là, nous avons décidé de déposer une motion de censure », a déclaré Christian Jacob lors d’un point de presse.

En vertu de l’article 50 de la Constitution, l’adoption d’une motion de censure par les députés oblige le Premier ministre à remettre au chef de l’Etat la démission du gouvernement.

Les observateurs considèrent cependant que cette motion n’a pratiquement pas de chances d’être adoptée eu égard à la majorité confortable dont dispose le parti présidentiel, La République en marche (LREM), au sein de l’Assemblée nationale où les auditions se poursuivent depuis lundi sur divers aspects en lien avec cette affaire.

Dans ce contexte, Edouard Philippe a appelé mardi les députés de LREM au sang-froid et à la solidarité face à une opposition qui souhaite, à travers l’affaire Alexandre Benalla, nuire au Président de la République, au gouvernement et à la majorité.

« Ce que veulent les oppositions, ce n’est pas l’émergence de la vérité. Elles veulent nuire, nuire au président de la République, nuire au gouvernement, nuire à la majorité. Et ils vont feuilletonner pour que la polémique dure le plus longtemps possible », a-t-il ajouté, dénonçant « l’obstruction » et « l’instrumentalisation politique« .

Le chef du gouvernement s’est montré confiant dans le fait que les enquêtes en cours puissent faire la lumière sur cette affaire, en soulignant que « nul n’est au-dessus des lois » et en dénonçant le comportement d’Alexandre Benalla, souligne son entourage.

Dans son audition lundi, le ministre français de l’intérieur, Gérard Collomb, s’était disculpé de toute responsabilité dans l’«affaire Benalla», estimant que c’était aux services de la présidence d’informer la justice des violences commises par cet ex-chargé de mission à l’Elysée le 1er mai dernier.

Alexandre Benalla, 26 ans, qui était en charge de questions de sécurité, avait été autorisé à assister au sein du dispositif policier au maintien de l’ordre ce jour-là, mais en tant que simple observateur, ce qui contraste avec les images prises de lui en train de commettre des actes de violence à l’endroit d’un jeune homme et d’une jeune femme.

Ces agissements lui ont valu, au terme d’un processus controversée, d’être mis en examen notamment pour « violences en réunion n’ayant pas entraîné d’incapacité totale de travail », « immixtion dans l’exercice d’une fonction publique en accomplissant des actes réservés à l’autorité publique », « port et complicité de port prohibé et sans droit d’insignes réglementés par l’autorité publique« .

Un gendarme réserviste, Vincent Crase, a été également mis en examen dans le cadre de la même affaire au même titre que trois fonctionnaires de police, deux commissaires et un contrôleur général de la préfecture de police, soupçonnés d’avoir transmis à Benalla des images de vidéosurveillance.

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