samedi 27 juillet 2024

SNPM: Texte intégral du communiqué au vitriol contre Bekkali et Moujahid

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Plusieurs dizaines de journalistes affiliés au Syndicat National de la Presse Marocaine (SNPM) ont exprimé leur indignation et dénoncé vigoureusement «l’approche non-démocratique» adoptée pour choisir les représentants du Syndicat au sein du Conseil national de la presse, selon un communiqué des protestataires.

Les signataires du communiqué, dont une copie nous est parvenue à lareleve.ma, ont précisé que leur initiative n’est pas uniquement une réaction à «un processus négatif», qui a accompagné l’élection des membres du Conseil national de la presse, mais se veut aussi le prélude d’une action collective et sérieuse visant à redresser la situation au sein du SNPM, en tant que cadre légal représentant les journalistes marocains, notamment en perspective de son prochain Congrès.

Voici le texte intégral du communiqué:

   « Nous, soussignés, membres du Syndicat National de la Presse Marocaine, de son Bureau Exécutif, de son Secrétariat, de son Conseil National Fédéral, de ses Comités de Coordination, ses sections, et journalistes professionnels…

Nous exprimons notre profonde indignation et notre condamnation de l’approche antidémocratique qui a été adoptée pour la sélection des représentants de notre organisation au Conseil national de la presse.

Nos deux collègues, le président et le secrétaire général du Syndicat national de la presse marocaine, ont inauguré ce processus en désignant le 8ème membre du Conseil en dehors des instances décisionnelles du Syndicat, en violation flagrante de toutes les normes et usages démocratiques en vigueur. Plus encore, il a été procédé unilatéralement à la désignation d’une personne étrangère au Syndicat, avant la réunion à ce sujet du Bureau exécutif pour sélectionner le dernier membre du Conseil national de la presse, dont la nomination revient au syndicat le plus représentatif, qui est le Syndicat national de la presse marocaine, comme le stipule clairement l’article 4 de la loi 13-90 relative à la création du Conseil national de la presse.

Au moment où les membres du syndicat attendaient, lors de la réunion (mardi 10 juillet 2018), la nomination de l’un des principaux dirigeants du syndicat, ils ont été surpris par la désignation du 8ème membre de l’extérieur des structures syndicales et qui n’a rien à voir avec l’action syndicale dans le domaine du journalisme et des médias.

Ce qui est étrange c’est que, lors de cette réunion historique du bureau exécutif, les collègues Abdellah Bekkali et Younes Moujahid, respectivement président et secrétaire général du Conseil fédéral, ont indiqué que la décision de choisir le membre honoraire était entre leurs mains avant que n’éclate la vérité et que leurs paroles ne soient démenties.

Le choix du 8ème membre en dehors du syndicat constitue une atteinte à l’indépendance de décision, et en même temps une atteinte claire à la légitimité des instances du syndicat, de ses comités de coordination, ses sections, de son Conseil national fédéral et de son bureau exécutif.

Ces pratiques conduiront inévitablement à la détérioration de l’image du Syndicat national de la presse marocaine auprès du corps journalistique et de l’opinion publique nationale et internationale, et rendront les décisions des instances syndicales, notamment de son bureau exécutif, de simples décisions formelles pour la consommation externe. Au moment où la présidence du syndicat brandit la bannière de la transparence et de la clarté, elle recourt dans les faits aux méthodes anciennes basées sur les tractations dans les coulisse, creusant ainsi davantage de divisions parmi les journalistes et bafouant les décisions prises par les instances légitimes d’un syndicat vieux de plus d’un demi-siècle.

Le président du syndicat et son secrétaire général avaient inauguré ce processus en coulisse par des alliances secrètes et mystérieuses, dictées par des parties et des éléments étrangers aux instances légitimes, ce qui a conduit à une représentation faible et irréelle du syndicat au Conseil national de la presse.

Les professionnels ont également relevé concernant l’alliance avec la Fédération nationale de la presse de l’Union marocaine du travail qu’il s’agit d’une alliance opportuniste et hâtive qui n’a pas été discutée, non plus, au sein des instances du Syndicat nationale de la presse marocaine, mais qu’elle a été édictée par des considérations électoralistes.

L’expression de notre mécontentement est venue après que toutes les portes nous aient été fermées et que nous avions été mis devant le fait accompli, sans consultation aucune ni débat démocratique. Les informations sur le Conseil national de la presse ont été accaparées par un groupe restreint au lieu d’impliquer tous les membres du syndicat. D’ailleurs, nous n’aurions contesté aucune décision qui aurait été approuvée à la majorité ou par consensus.

Notre attachement à l’unité syndicale et notre engagement à travailler au sein du Syndicat national de la presse marocaine, comme cadre historique symbolique et militant, nous a poussé à la retenue et à faire appel à l’éthique et à l’esprit de confraternité en affrontant ces dysfonctionnements de l’intérieur des instances du Syndicat afin de préserver l’unité de notre organisation et de contribuer à la mise en place du Conseil national de la presse sur des bases saines de crédibilité, d’efficience et de responsabilité.  

Cependant, notre attachement à une action syndicale conséquente et constructive ne nous empêchera pas de continuer à militer pour la démocratisation du syndicat en exigeant que ses instances soient impliquées dans la prise de décision sur la base des règles de transparence et de bonne gouvernance.

Nous déclarons également à l’opinion publique nationale et internationale que notre mouvement n’est pas seulement une réaction au processus négatif qui a accompagné l’élection du Conseil national de la presse, mais que c’est le début d’une action collective sérieuse et permanente visant à rectifier les dysfonctionnements au sein du Syndicat national de la presse marocaine dans la perspective, notamment, de son prochain congrès lequel devrait constituer un moment de remise à l’ordre. »

Fait à Rabat le 12 juillet 2018

57 journalistes signataires

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