samedi 27 juillet 2024

France: Incendie à Pau, la piste du drame familial «privilégiée»

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La piste du « drame familial » était privilégiée mardi 10 juillet par les enquêteurs après la découverte dans l’incendie d’un appartement à Pau des corps de quatre adultes et d’un enfant, a-t-on appris de source proche de l’enquête. « Tout laisse penser qu’on est sur la piste d’un drame familial », a indiqué à l’Agence France-Presse cette source. « Il s’agit de deux couples et d’un enfant. Le drame s’est déroulé à l’intérieur [de l’appartement]. Il y a des traces de violences sur un couple et l’épouse de l’autre », a-t-elle précisé.

 

« La jeune femme a été trouvée ligotée et bâillonnée avec de l’adhésif autour du cou », dans la baignoire, où il y avait de l’eau, mais il est encore trop tôt pour dire si elle est morte par noyade, a précisé cette source. Selon des voisins interrogés par le quotidien Sud Ouest, « les disputes étaient fréquentes au sein du couple ». « Une grosse dispute a éclaté à cinq heures du matin, j’ai entendu des cris d’enfant », a témoigné une voisine, interrogée par l’Agence France-Presse. Selon un collègue de l’épouse, interrogé par le quotidien, elle aurait récemment porté plainte pour violences contre son mari. « Il y avait eu des interventions policières dans cette famille en lien avec une séparation qui se passait mal », a indiqué à l’AFP la source proche de l’enquête, sans plus de précision. Le mari, dont on ignorait mardi la profession, n’avait pas de casier judiciaire.

« Un différend familial qui a tourné au massacre »

« Les premiers éléments permettent d’envisager la piste du drame familial, une dispute semblant être survenue un peu plus tôt, en fin de nuit », a confirmé dans un communiqué Cécile Gensac, procureur de la République de Pau.

 Les enquêteurs de la police judiciaire, qui a été saisie de l’enquête, ont cherché à identifier les victimes : une mère de 36 ans et ses parents qui allaient fêter leur 66e anniversaire, tous trois de nationalité espagnole, le compagnon, un Marocain âgé de 32 ans, et le fils du jeune couple, né à Pau voici environ deux ans. Les parents de la jeune femme, des Espagnols de Saragosse (nord-est de l’Espagne), étaient venus leur rendre visite à Pau.

Ils ont été découverts «dans une chambre avec des traces de violences», a ajouté la procureur de la République. Selon elle, il s’agit de « blessures au crâne pouvant avoir été réalisées avec un objet contondant ».

 Quant à l’homme le plus jeune, « il présentait des traces d’entailles sur les deux poignets », a ajouté le procureur de Pau. Selon les premières hypothèses des enquêteurs, l’homme se serait suicidé après avoir commis ces meurtres. D’après la source proche de l’enquête, il n’y a « pas de trace de violences apparentes sur l’enfant, qui serait mort des suites de l’incendie », probablement intoxiqué par les fumées.

 « Les autopsies permettront de déterminer si les décès sont consécutifs à des coups, à l’intoxication liée à l’incendie ou à toute autre cause », a souligné Cécile Gensac.

Le feu rapidement maîtrisé

« En fait d’incendie, quelqu’un aurait mis le feu à un canapé, les voisins voyant de la fumée ce matin ont alerté les pompiers ». L’appartement se situait au premier étage d’une résidence de quatre étages dans le centre-ville de Pau. Le feu a été «rapidement maîtrisé», selon les pompiers, qui avaient dépêché une vingtaine de sapeurs sur place.

Les pompiers ont été appelés par une personne « qui ne pouvait pas ouvrir la porte de l’appartement dans lequel a eu lieu l’incendie et qui s’inquiétait, car elle voyait du sang couler sur le rebord d’une des fenêtres de l’appartement», ont précisé les secours. Lors de l’évacuation, « j’ai vu des filaments de sang qui coulaient côté rue », a ajouté la voisine interrogée par l’Agence France-Presse.

Les cinq corps ont été transportés à l’institut  médico-légal de Toulouse où ils devraient être autopsiés dans les prochains jours.

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