samedi 27 juillet 2024

Le Mali se réserve le droit de riposter aux « sanctions malencontreuses, illégales et illégitimes » de la CEDEAO et de l'UEMOA

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Le Mali se réserve le droit de riposter aux « sanctions malencontreuses, illégales et illégitimes » prises par l’UEMOA et la CEDEAO à l’issue de leurs sommets extraordinaires tenus dimanche à Accra au Ghana, a indiqué le porte-parole du gouvernement malien, Abdoulaye Maïga, dans un communiqué lu lundi à la télévision nationale.

 

Le gouvernement du Mali déplore « le caractère inhumain » de ces mesures qui viennent « affecter les populations déjà durement éprouvées » par les crises sécuritaire et sanitaire, notamment celle de la COVID-19, souligne-t-on.

Il a promis de prendre les mesures nécessaires en vue de riposter à ces sanctions qualifiées de « malencontreuses, illégales et illégitimes ».

Le Mali a décidé ainsi de rappeler ses ambassadeurs accrédités dans les Etats membres de la CEDEAO et de fermer ses frontières terrestres et aériennes avec les Etats concernés sur la base de la réciprocité.

Les autorités maliennes estiment que « ces mesures contrastent avec les efforts consentis par le gouvernement et sa disponibilité au dialogue en vue de trouver un compromis avec la CEDEAO sur le calendrier des élections au Mali ».

Le gouvernement malien a remercié l’ensemble du peuple malien pour son patriotisme et l’a invité au « calme et à la retenue », en rassurant l’opinion nationale que « des dispositions ont été prises pour assurer l’approvisionnement normal du pays par tous les moyens appropriés ».

A l’issue des sommets extraordinaires de la CEDEAO et de l’UEMOA tenus dimanche à Accra, leurs dirigeants ont pris de lourdes sanctions liées au calendrier communiqué par les autorités de transition maliennes le 31 décembre dernier après les Assises nationales de la refondation (ANR). Il s’agit du retrait de tous les ambassadeurs des pays membres de l’UEMOA, de la fermeture des frontières du Mali avec les Etats membres de l’UEMOA, de la suspension des transactions avec les pays membres de la CEDEAO, du gel des avoirs du Mali auprès de la BCEAO et de la fin de l’aide financière.

Les autorités maliennes disent ne pas être capables d’organiser des élections présidentielle et législatives à la date prévue de fin février. Les autorités invoquent l’insécurité persistante dans le pays, en proie aux violences de toutes sortes. Elles affirment la nécessité de réformes préalables pour que les élections ne souffrent pas de contestations à l’instar des précédentes.

Récemment, les autorités maliennes ont demandé jusqu’à cinq ans de transition, un délai jugé inacceptable pour la CEDEAO.

Le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, avait dépêché également samedi à Accra deux ministres du gouvernement chargés de soumettre un calendrier révisé.

La nouvelle offre a été présentée dans le souci de « maintenir le dialogue et une bonne coopération avec la CEDEAO », avait déclaré samedi à la télévision nationale le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop.

A rappeler que la CEDEAO avait déjà suspendu le Mali de ses organes de décision et imposé un gel de leurs avoirs financiers et une interdiction de voyager à 150 personnalités de ce pays.

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