mardi 16 avril 2024

Plus de 36.000 morts en Syrie

-

 

 

 

Lareleve.ma-AFP

 

  Les violences en Syrie ont fait plus de 36.000 morts en près de vingt mois de conflit et le sang a continué de couler mercredi avec un attentat près d’un mausolée chiite au sud-est de Damas tandis que l’aviation bombardait sans relâche la banlieue est de Damas, fief des rebelles.

 

  A Silivri, en Turquie, plusieurs groupes de l’opposition à Bachar al-Assad ont appelé à la formation rapide d’un gouvernement en exil afin d’améliorer leur représentation et surtout obtenir un meilleur soutien de la communauté internationale.

 

  Les violences ont fait plus de 36.000 morts depuis le début de la contestation le 15 mars 2011, dont 25.667 civils, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) qui considère aussi comme des civils ceux qui ont pris les armes contre les troupes du régime.

 

  Le nombre de soldats tués a atteint 9.044 et celui des déserteurs 1.296, a précisé cette ONG, basée en Grande-Bretagne, qui s’appuie sur un réseau de militants et de sources médicales dans les hôpitaux civils et militaires à travers le pays. Il affirme que ses bilans recensent les victimes civiles, militaires et rebelles.

 

  Mais ces bilans ne comprennent pas les milliers de personnes disparues en détention ni la plupart des morts parmi les « chabbihas » (miliciens pro-régime).

 

 

  Août fut le mois le plus sanglant avec 5.440 tués, contre 4.727 en septembre et 4.985 en octobre, soit au total 15.152 morts en trois mois et une moyenne de 165 morts par jour.

 

  La brutale répression par le régime du mouvement de contestation populaire a militarisé la révolte.

 

  Mercredi, un attentat à Sayeda Zeinab, important lieu de pèlerinage chiite au sud-est de Damas, a fait six morts et 13 blessés, selon la télévision syrienne et huit morts et « des dizaines de blessés », selon selon l’OSDH.

 

  « La charge, placée à l’intérieur d’une mobylette, près de l’hôtel Yasser, a tué au moins huit personnes et a fait des dizaines de blessés », a indiqué cette organisation.

 

  L’agence officielle Sana a indiqué que « la charge était placée dans un sac poubelle dans une rue fréquentée de la ville », connue par le mausolée où est enterrée Zeinab, fille d’Ali et petite-fille de Mahomet.      

 

  L’aviation syrienne a bombardé la banlieue est de la capitale, où les rebelles sont solidement retranchés, au lendemain d’une journée sanglante marquée par le premier raid d’un chasseur-bombardier sur Damas, selon l’OSDH.

 

  « Les avions de guerre ont mené cinq raids contre les régions agricoles autour des localités de Saqba et Douma (est) et de la fumée y était visible », selon cette organisation.

 

  Mercredi, les violences ont fait selon un chiffre provisoire 32 morts, dont 17 civils, 8 soldats et 7 rebelles, selon l’Observatoire.

 

  Dans la province d’Idleb, dans le nord-ouest du pays, des violents combats ont eu lieu entre soldats et rebelles qui ont attaqué des postes militaires sur l’autoroute près de Jisr al-Choughour.

 

  Par ailleurs, des avions ont bombardé les localités de Deir Charqi, Maar Chemcha et Maaret al-Noomane, un ville stratégique située sur l’autoroute reliant Damas à Alep.

 

  A l’est de cette localité, les rebelles et les jihadistes du Front al-Nosra tentaient toujours de prendre le contrôle de l’importante base militaire de Wadi Deif.

 

  Dans l’est du pays, des combattants du Front al-Nosra sont aussi engagés dans une bataille à Deir Ezzor, où l’armée tente de reprendre des quartiers rebelles et l’aviation a bombardé la ville de Mohassen, qui est selon l’Observatoire une importante place forte des rebelles.

 

  Pour le quotidien officiel, As Saoura, « il est clair que le règlement de la crise passe par une solution politique et cela peut se faire par des négociations entre les différentes parties impliquées pour empêcher la politique hostile de l’Occident et de ceux qui veulent diviser le pays et en faire un pays soumis aux plans américains ».

 

 

  A Silivri, plus de 150 opposants syriens, dont de nombreux membres du Conseil national syrien (CNS), ainsi que des chefs militaires de l’Armée syrienne libre (ASL) ont appelé à la formation rapide d’un gouvernement en exil.

 

  « La conférence s’est accordée sur la nécessité de mettre de côté nos différences idéologiques et de créer un gouvernement en exil. Il prendra la forme d’un gouvernement de transition, afin d’obtenir un meilleur soutien politique de la part des pays arabes et de la communauté internationale à notre révolution », ont indiqué dans un communiqué les participants.

 

  Par ailleurs, la Russie mène avec la Turquie des négociations pour récupérer la cargaison confisquée par Ankara dans un avion syrien faisant la liaison Moscou-Damas, mais aucune mesure concrète n’a pour l’heure été entreprise, a indiqué un vice-ministre russe des Affaires étrangères.

 

  La Turquie avait intercepté le 10 octobre au-dessus d’Ankara un Airbus A-320 de Syrian Air reliant Moscou à Damas et l’avait forcé à faire escale pour des contrôles de sécurité.

 

  Par ailleurs, après Moscou, le médiateur international Lakhdar Brahimi s’est rendu à Pékin où il a dit espérer un « rôle actif de la Chine » pour trouver une solution au conflit en Syrie.

 

  Moscou et Pékin ont bloqué au Conseil de sécurité trois projets de résolution occidentaux condamnant la répression orchestrée par le régime syrien.

- Advertisment -