samedi 27 juillet 2024

WikiLeaks: publication de deux millions de courriels sur la Syrie

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Lareleve.AFP

 

  Le site WikiLeaks a annoncé jeudi la publication de plus de deux millions de mails de personnalités politiques et de responsables officiels syriens, datant de 2006 à 2012 et mettant notamment en cause des sociétés occidentales pour leur soutien à Damas.

 

  «WikiLeaks a commencé à publier les dossiers de Syrie, plus de deux millions de mails de personnalités politiques syriennes, de ministères et d’entreprises datant d’août 2006 à mars 2012», a déclaré une porte-parole du site, Sarah Harrison, lors d’une conférence de presse à Londres.

 

  Ces 2.484.899 mails courriels, écrits notamment en arabe et en russe, « révèlent comment les sociétés occidentales disent une chose et en font une autre », a ajouté le site internet WikiLeaks, spécialisé dans la divulgation de documents confidentiels.

 

  Les documents prouvent notamment que le géant de la défense, Finmeccanica, contrôlé par l’Etat italien, a fourni du matériel de communication au régime syrien depuis le début du conflit, selon WikiLeaks. Ce matériel a été livré par une filiale de Finmeccanica, SELEX Elsag, précise le site dont cette révélation est publiée dans le magazine italien L’Espresso.

 

  Ces mails «sont embarrassants pour la Syrie mais sont également embarrassants pour les opposants extérieurs à la Syrie», a commenté le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, dans une déclaration transmise depuis l’ambassade d’Equateur à Londres où il est réfugié depuis le 19 juin.

 

  «Cela nous aide non seulement à critiquer tel ou tel groupe, mais aussi à comprendre leurs intérêts, leurs actions, leurs points de vue. C’est en comprenant ce conflit que l’on peut espérer pouvoir le résoudre», a-t-il ajouté.

 

«Une importante base de données»

 

  Julian Assange doit être extradé vers la Suède, qui le réclame pour une affaire de viol et d’agression sexuelle présumés. L’Australien est terré à l’ambassade d’Equateur, à qui il a fait une demande d’asile, car il craint d’être extradé à terme vers les Etats-Unis après la divulgation par son site de plus de 250.000 télégrammes diplomatiques américains.

 

  Sarah Harrison a refusé jeudi de commenter le contenu général des documents sur la Syrie, dont la publication se fait en collaboration avec plusieurs médias dans de nombreux pays dont le Liban, l’Egypte, l’Espagne, la France, l’Allemagne et l’Italie.

 

  Ces courriels sont « une importante base de données. Cela prendra du temps avant que les histoires ne sortent », a estimé Sarah Harrison, refusant de préciser comment WikiLeaks avait obtenu ces documents.

 

  Les précédents journaux avec lesquels WikiLeaks avait collaboré dans le passé, notamment le New York Times, The Guardian, Der Spiegel et Le Monde, avant de se brouiller avec eux, ne sont plus associés aux dernières révélations du site.

 

  Les documents sur la Syrie sont révélés à la veille d’une conférence des Amis du peuple syrien, organisée à Paris et à laquelle la Russie, principal soutien du régime syrien sur la scène internationale, ne participera pas.

 

  Julian Assange collabore depuis avril à la chaîne publique russe d’information mondiale en anglais RT (Russia Today), pro-Kremlin, pour laquelle il réalise des interviews de personnalités. En décembre 2010, il avait reçu le soutien de Vladimir Poutine, alors Premier ministre.

 

  La Syrie est en proie depuis mars 2011 à une révolte populaire contre le régime de Bachar al-Assad qui s’est militarisée au fil des mois face à la répression menée par les troupes régulières. Plus de 16.500 personnes, en majorité des civils, ont été tuées en 15 mois, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

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