samedi 27 juillet 2024

Émission TV rien que pour Benkirane, mission : convaincre le peuple

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Lareleve.ma-Mohamed Boudari


  Les marocains sont déçus suite à l’intervention du chef de gouvernement, Abdalilah Benkirane, qui a demandé à être interviewé par nos deux chaines de télévision publiques, spécialement pour expliquer au peuple les tenants et aboutissants de la décision prise par son gouvernement concernant les dernières augmentations des prix des carburants.

 

  Les citoyens s’attendaient à de amples explications et éclaircissements sur la décision des hausses des prix des carburants et des mesures prises pour atténuer leurs effets sur Le budget chétif des citoyens qui sont de plus en plus nombreux à rejoindre le clan des démunis. Seulement voila, «la montagne a accouché d’une souris». comme dit l’adage populaire. Un cobaye semble-t-il, destiné aux expériences en laboratoire gouvernemental, puisque notre gouvernement a voulu que le peuple marocain passe pour un sujet sur lequel il pourrait effectuer ses expériences en matière de reforme de la fameuse caisse de compensations.

 

  Qu’a-t-il donc bien pu ajouter? Notre  chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, qui nous a habitués à un franc-parler hors du commun, n’a rien dit de nouveau, en fin presque!, puisque tout a été dit par ses ministres qui se sont succédés sur les plateaux de nos chaines de télévision pour convaincre le citoyen des bienfaits de la décision d’augmentation des prix des carburants. N’ayant pas réussi à convaincre le peuple marocain, Benkirane s’est attelé lui-même à cette tâche et a demandé une émission spéciale pour lui, rien que pour lui ; d’ailleurs nos confrères qui étaient chargés de l’interviewer s’étaient trouvés devant une personne qui ne voulait écouter personne, qui refusait de se plier aux contraintes du temps et aux exigences des questions de ses intervieweurs. Il n’arrêtait pas de leur rappeler que c’était lui qui a demandé  cette rencontre.

 

   «La hausse des prix du gasoil, de l’essence et du fuel industriel s’inscrit dans le cadre de la réforme de la Caisse de Compensation destinée à la maitrise de ses fonds afin qu’ils bénéficient d’une manière directe aux populations défavorisées» voila le leitmotiv que notre Chef du gouvernement, Abdellilah Benkirane, Ne cessait de répéter, avec l’expression « Fhemtini Wlala » comme épice d’agrément.

 

  Pour le chercheur et politologue Mohamed Darif, « La décision de l’augmentation des prix est inscrite dans le programme même du PJD qui conduit l’actuel gouvernement. La reforme de la caisse de compensation dans l’horizon de sa suppression était au centre du programme de ce parti, et partant du gouvernement, afin de lui substituer un système de soutien direct aux plus nécessiteux. » et d’ajouter qu’« Une suppression de la caisse de compensation aurait pour corollaire une augmentation automatique des prix des denrées de première nécessité pris en charge par l’Etat»

 

  Contacté par notre consœur Aziza Hrich, Darif a souligné que  le  problème réside, donc « dans le timing choisi pour procéder à ces augmentations. La conjoncture ne supporte pas une telle décision ; Benkirane a  choisi donc la voie la plus facile ciblant ainsi le pouvoir d’achat du citoyen ordinaire ayant un revenu  limité. Au lieu de chercher  d’autres alternatives en attendant l’adoption du système de soutien direct ».

 

  « Par cette décision le Gouvernement serait en train de fournir des armes à l’opposition pour mobiliser la rue contre sa politique. L’augmentation des prix des carburants sera exploitée par les trois groupes d’opposition : l’USFP le PAM le RNI et l’UC dans un premier lieu, ensuite les centrales syndicales et enfin l’opposition non représentée au parlement notamment le mouvement Al Adl Wal Ihsane de Abdeslam Yassine. » explique Mohamed Darif, avant d’ajouter que « le problème de ce gouvernement réside dans son chef »

 

  En effet, et durant toute l’émission qui lui a été consacrée, Benkirane n’était pas disposé à écouter les autres et à prêter attention à leurs questions ; il voulait monopoliser la parole, les journaliste qui étaient sensés  l’interviewer s’étaient effacés devant un Chef de gouvernement qui voulait s’accaparer la parole et qui n’hésitait pas à «remettre à l’ordre»  Jamaa Goulahcen en lui insinuant que «c’est moi qui a demandé pour que cette émission me soit consacrée ». chose qui est faite, puisque Benkirane a réussi à faire taire les deux journalistes et à les réduire à de simples comparses venus décorer le plateau.

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