samedi 27 juillet 2024

Affaire Skripal : expulsions concertées de diplomates russes en Europe et aux Etats-Unis pour soutenir Londres

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Quatorze pays de l’Union européenne ont décidé lundi d’expulser des diplomates russes à la suite de l’empoisonnement en Grande-Bretagne de l’ex-espion russe Sergueï Skripal, a annoncé le président du Conseil européen Donald Tusk.

 

« De manière concertée, 14 pays de l’UE ont décidé d’expulser des diplomates russes », a déclaré M. Tusk, de Varna, en Bulgarie, où il doit participer à une réunion des dirigeants de l’UE avec le président turc Recip Tayyip Erdogan. « Des mesures supplémentaires, incluant de nouvelles expulsions, ne sont pas exclues dans les prochains jours et (les prochaines) semaines », a ajouté M. Tusk.

Il revient à chaque pays d’annoncer les expulsions de diplomates russes de son territoire, a précisé un responsable européen. La mesure doit concerner plus de trente diplomates, qui s’ajoutent aux 23 diplomates russes expulsés par la Grande-Bretagne tandis que d’autres doivent suivre, a-t-il souligné.

La mesure avait été décidée par les chefs d’Etat ou de gouvernement réunis en sommet jeudi dernier à Bruxelles après l’adoption d’une déclaration incriminant la Russie dans l’empoisonnement de l’ancien agent double russe et de sa fille Yulia le 4 mars à Salisbury.

Les dirigeants européens ont dans un premier temps voulu expulser des diplomates en poste dans les représentations de la Russie auprès de l’Union européenne, mais ces derniers sont officiellement accrédités auprès du Royaume de Belgique, puisque les institutions, entités non-étatiques, sont situées sur le territoire belge. La décision de les expulser aurait incombé aux autorités belges, ce que le Premier ministre belge Charles Michel a refusé de faire.

Les dirigeants européens ont alors demandé le rappel du chef de la délégation de l’UE à Moscou pour consultations, la première mesure annoncée pendant le sommet, renvoyant à ce lundi des mesures nationales coordonnées.

Les premières annonces faites lundi sont venues de l’Allemagne (quatre expulsions), de la France (quatre), de la Pologne (quatre), de la République Tchèque et de la Lituanie (trois), de l’Italie, du Danemark, des Pays-Bas (deux chacun), de l’Estonie, de la Lettonie et de Finlande (un). Les trois autres pays sont la Roumanie, la Suède et la Croatie, selon des sources diplomatiques.

Les Etats-Unis ont pour leur part expulsé 60 « espions » russes, cependant que l’Ukraine et le Canada ont respectivement procédé à 13 et quatre expulsions.

La diplomatie russe, quant à elle, a dénoncé lundi une « provocation » et a promis de riposter.

« Le geste provocateur de prétendue solidarité avec Londres de ces pays (…) témoigne de la poursuite d’une ligne de confrontation visant à aggraver la situation », a déclaré la diplomatie russe dans un communiqué. « Nous allons forcément y répondre », a-t-elle souligné.

 

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