samedi 27 juillet 2024

Coup d’Etat au Mali: les premières réactions

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Lareleve.ma-Mohamed Boudari

 

  Le coup d’Etat au Mali commence à susciter des réactions diverses. Après l’UE  et l’Algérie, la France vient de réagir par le biais du chef de la diplomatie, Alain Jupé.   

 

  Ainsi, la France suspend sa coopération avec le Mali mais maintient son aide humanitaire à la population, a déclaré jeudi Alain Juppé. « La France suspend toutes ses coopérations régaliennes avec le Mali. Nous maintenons notre aide en faveur de la population, en particulier l’aide alimentaire, et nous poursuivons notre action dans la lutte contre le terrorisme », a déclaré le ministre dans une déclaration écrite.

 

  Pour sa part, l’Union européenne a condamné jeudi le coup d’Etat militaire au Mali et réclamé le retour « dès que possible » du pouvoir constitutionnel.

 

« Nous condamnons la prise de contrôle du pouvoir par les militaires et la suspension de la Constitution », a dit le porte-parole de la chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton, dans un communiqué. « Le pouvoir constitutionnel doit être rétabli dès que possible », a-t-il ajouté.

 

« La sécurité et la liberté du peuple malien doivent être préservées en toute circonstance », a ajouté le porte-parole, Michael Mann.

 

Quant au régime algérien, il a fermement condamné jeudi le coup d’Etat militaire et exprimé sa grande préoccupation devant la situation dans ce pays limitrophe.

 

 »  L’Algérie suit avec une grande préoccupation la situation au Mali », a déclaré le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères Amar Belani. « De par notre position de principe et, conformément aux dispositions de l’acte constitutif de l’Union africaine, nous condamnons le recours à la force et rejetons fermement les changements anticonstitutionnels », a ajouté M. Belani.

 

 »  Nous estimons que toutes les questions internes au Mali doivent trouver leur règlement dans le cadre du fonctionnement normal des institutions légitimes de ce pays et dans le cadre du respect des règles constitutionnelles », a-t-il ajouté, en déclarant que « L’Algérie proclame son ferme attachement au rétablissement de l’ordre constitutionnel dans ce pays voisin ».

 

  Alger collabore étroitement avec Bamako dans le cadre du groupe des pays dits du champ -avec la Mauritanie et le Niger- contre la contrebande et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans la bande du Sahel.

 

  Le Mali est confronté depuis mi-janvier à des attaques du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et d’autres rebelles touareg, dont des hommes lourdement armés qui avaient fuit la Lybie après le déclin du régime de Mouammar Kadhafi, qui ont pris plusieurs villes du nord du pays.

 

  Les évènements ce sont ensuite précipités et ont conduit au coup d’Etat contre le régime d’Amadou Toumani Touré qui a été réélu président de la République le 29 avril 2007.

 

  Ce coup d’État est survenu lorsque des militaires maliens ont pris d’assaut jeudi le palais présidentiel à Bamako après plusieurs heures de combat, dissous les institutions et décrété un couvre-feu.

 

   Les mutins, qui se réclament du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État, dénoncent la gestion du conflit au nord du Mali entre l’armée et la rébellion touareg.

 

  Ce coup d’État intervient dans un contexte où la prochaine élection présidentielle, à laquelle le président Touré ne se présentait pas, était prévue pour le 29 avril 2012, élection couplée avec un référendum constitutionnel.

 

  Il intervient aussi dans un contexte de déstabilisation de la région, doublée par les menaces que représentent AQMI ( branche d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique), le Polisario et autres trafiquants de drogue, d’armes et d’êtres humains, sur une toile de fond de misère, de famine et de déplacement de milliers de personnes fuyant les combats pour un destin incertain.

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