jeudi 2 mai 2024

Afrique du Sud: poursuite judiciaire contre plusieurs membres de l’ANC pour corruption

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Le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud depuis la fin de l’apartheid, a déploré mercredi les poursuite judiciaires engagées contre plusieurs de ses membres pour corruption.

«Il est très douloureux de voir ses propres camarades être arrêtés pour corruption, mais l’ANC n’irait plus au tribunal pour montrer son soutien aux membres confrontés à de graves crimes», a déclaré le Secrétaire général de la formation politique, Mbalula lors d’une rencontre tenue à l’occasion du 31ème anniversaire de la mort de Chris Hani, l’une des figures emblématiques du parti.

La semaine dernière, la présidente démissionnaire du Parlement sud-africain, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, a été arrêtée par la police et traduite devant le tribunal pour des allégations de corruption et de blanchiment d’argent.

Elle doit répondre à 12 chefs d’accusation de corruption et de blanchiment d’argent impliquant 240.000 dollars (4,55 millions de rands) de pots-de-vin qui auraient été sollicités auprès d’un entrepreneur entre 2017 et 2019 alors qu’elle était ministre de la Défense.

M. Mbalula a souligné également qu’il était inquiétant de voir l’ancien Président Jacob Zuma incarcéré dans un pays démocratique pour lequel il s’est battu durant la période du régime ségrégationniste de l’apartheid.

En 2021, la Cour constitutionnelle a condamné M. Zuma à 15 mois de prison ferme après avoir enfreint une décision l’obligeant à comparaître devant la Commission judiciaire d’enquête sur la corruption et la capture de l’État. Il a été libéré après deux mois pour raison médicale.

M. Zuma doit encore répondre de seize chefs d’accusation de fraude, corruption et racket liés à l’achat, en 1999, de matériel militaire auprès de cinq sociétés d’armement européennes, alors qu’il était vice-président.

Il est accusé d’avoir empoché plus de quatre millions de rands (soit 235.000 euros au taux actuel), notamment de la société Thales qui était l’une des attributaires du juteux contrat d’une valeur globale d’environ 2,8 milliards d’euros.

Dans un rapport de 5.000 pages, la Commission judiciaire d’enquête sur la capture d’État a révélé en 2022 comment presque tous les bras de l’État ont été étouffés et laissés en faillite par les dirigeants de l’ANC, qui gouverne le pays depuis la fin du régime de la minorité blanche en 1994.

Le rapport souligne ainsi que la corruption était devenue systémique dans toutes les administrations de l’État et impliquait de hauts responsables de l’ANC.

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