samedi 27 avril 2024

Vénus, un enfer qui pourrait cacher des molécules organiques dans ses nuages

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La vie pourrait-elle se développer dans les nuages d’acide sulfurique de Vénus ? L’hypothèse fait débat, mais reste présente, renforcée par de récents travaux de recherche. Ceux-ci montrent en effet que des acides aminés, qui forment les briques de base du vivant, sont capables de survivre dans les conditions atmosphériques de la planète.

L’eau est communément considérée comme le solvant de la vie. C’est en effet le cas sur Terre. Ce ne serait cependant pas la seule alternative. D’autres solutions semblent en effet capables de soutenir, voire de favoriser certaines réactions chimiques  qui sont à la base de la vie terrestre. C’est le cas de l’acide sulfurique.

   Vénus : une atmosphère composée de nuages d’acide sulfurique

Très corrosif, l’acide sulfurique n’apparaît pas, a priori, comme un milieu très favorable à l’élaboration de molécules organiques complexes. Et pourtant, cette hypothèse est considérée depuis quelques années, notamment dans le cadre d’études sur les conditions d’habitabilité de .

Habitabilité de Vénus ? Voilà une notion étrange, lorsque l’on sait que la surface de la planète est soumise à des températures de l’ordre de 462 °C et à une  92 fois supérieure à celle de la Terre. Si la surface ressemble à l’enfer, ce n’est cependant pas le cas de son . En s’élevant à travers l’épaisse masse nuageuse, la température et la pression tombent à des valeurs plus favorables à la synthèse de molécules organiques. Sauf que ces  sont composés d’acide sulfurique concentré.

   Des acides aminés qui pourraient survivre dans les nuages vénusiens

Un fait qui pourrait finalement ne pas être un problème, d’après les résultats d’une nouvelle étude publiée dans la revue Astrobiology. Une équipe de chercheurs a en effet réalisé des tests en laboratoire pour observer la  de 20  à la vie terrestre au sein d’une solution d’acide sulfurique hautement concentrée simulant les conditions existantes dans les nuages vénusiens. Et là, surprise ! Dix-neuf acides aminés ont réussi à « survivre » jusqu’à quatre semaines dans cet environnement a priori très hostile. Cette étude révèle que les nuages de Vénus seraient donc capables de supporter la synthèse de molécules organiques complexes représentant des briques de base du vivant.

Une chimie prébiotique pourrait-elle donc exister dans l’atmosphère de Vénus ? Pour l’instant, cette question reste sans réponse mais ces récents résultats suggèrent que oui.

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