samedi 27 juillet 2024

La démission du premier ministre haïtien Ariel Henry en pleine vague de violence des gangs

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 Ariel Henry Premier ministre haïtien , dont les gangs et une partie de la population réclamaient la démission, a annoncé lundi soir quitter le pouvoir, alors que le pays pauvre des Caraïbes est en proie à une profonde crise sécuritaire et politique.

«Le gouvernement que je dirige accepte la mise en place d’un Conseil présidentiel de transition» et s’en ira «immédiatement après l’installation du Conseil», a déclaré lundi soir Ariel Henry.

Son départ a été annoncé lors d’une réunion d’urgence des membres de la Communauté des Caraïbes (Caricom) et de représentants de l’ONU en Jamaïque où le secrétaire d’État américain Antony Blinken a promis une aide de 133 millions de dollars supplémentaires des États-Unis.

Mohamed Irfaan Ali, président du Guyana qui assure la présidence tournante de la Caricom, s’est dit «heureux» d’annoncer «un accord de gouvernance transitoire» devant déboucher sur «un plan d’action à court terme en matière de sécurité» et «des élections libres et équitables».

Selon une déclaration de la Caricom, le Conseil de transition sera composé de sept membres votants et de deux membres observateurs. Les votants seront des représentants des principaux partis politiques, du secteur privé et du groupe Montana, une coalition de la société civile qui avait proposé un gouvernement intérimaire en 2021 après l’assassinat du président Jovenel Moise.

Sans président ni parlement, Haïti n’a connu aucune élection depuis 2016. M. Henry, nommé par Jovenel Moïse quelques jours avant son assassinat, aurait dû quitter ses fonctions début février.

   État d’urgence et couvre feu

Ariel Henry a annoncé sa démission depuis le territoire américain de Porto Rico après avoir été empêché de rentrer dans la capitale haïtienne, à la suite d’un voyage à l’étranger.

Début mars, il avait signé un accord à Nairobi pour permettre l’envoi de policiers kényans en Haïti pour aider la police haïtienne, et cherchait depuis à regagner son pays.

Il est le bienvenu s’il veut rester à Porto Rico, a déclaré lundi un responsable américain.

La capitale haïtienne Port-au-Prince est depuis plus d’une semaine le théâtre d’affrontements entre policiers et bandes armées, qui s’en sont pris à des sites stratégiques comme le palais présidentiel, des commissariats et des prisons, profitant de l’absence du Premier ministre.

Dernier signe en date de la crise sécuritaire: l’évacuation lundi de l’ensemble du personnel de l’Union européenne présent en Haïti.

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