Les étoiles se forment à la suite de l’effondrement sur eux-mêmes d’énormes nuages de gaz dans l’espace interstellaire ; la composition chimique de l’étoile reflète donc la composition chimique initiale du nuage de gaz. Si ce dernier contient des éléments chimiques lourds précédemment formés lors d’évènements cosmiques cataclysmiques de grande ampleur (comme des supernovae ou des fusions entre deux étoiles à neutrons), l’étoile formée à partir de ce nuage en contiendra également. Ainsi, la présence d’éléments chimiques plus lourds que le fer dans les étoiles observées, comme le rhuténium ou l’argent, tend à indiquer que ces étoiles présentaient lors de leur formation une composition chimique initiale enrichie en éléments chimiques encore plus lourds, formés lors de supernovae ou de fusion d’étoiles à neutrons.

Mais ce qui étonne le plus les scientifiques, c’est la masse atomique supposée de ces éléments chimiques très lourds : d’après les compositions et abondances des éléments chimiques dans les étoiles observés, des atomes dont la masse atomique dépasse 260 (encore plus lourds que l’uranium) auraient dû être présents lors de la formation de l’étoile ; les réactions de fissions les auraient par la suite fait disparaître. Des éléments aussi lourds n’ont pourtant jamais été observés à l’état naturel, que ce soit dans l’espace sur Terre, même lors de tests nucléaires.

Leurs résultats indiquent pourtant que de tels éléments pourraient bel et bien exister dans l’espace, bien que leur existence soit très brève. Ainsi, selon les scientifiques, les supernovae ou les fusion d’étoiles à neutrons créent des conditions de densité et de température tellement extrêmes que des éléments chimiques de masse atomique supérieure à 260 peuvent se former ; ils n’ont cependant pas pu être observés du fait de leur très faible durée de vie.