samedi 27 juillet 2024

Le public américain reste obsédé par ce qui s’est passé à Dallas le 22 novembre 1963

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60 ans après son assassinat, John F. Kennedy reste l’un des présidents les plus populaires de l’histoire américaine.

Joe Biden a marqué l’anniversaire en appelant les Américains à s’unir pour faire avancer sa vision optimiste, disant de lui: «Il a fixé fermement la boussole de notre nation sur bon nombre des questions les plus importantes du 20e siècle, des droits civils au droit de vote, en passant par l’égalité de rémunération pour les femmes. Il a dirigé avec calme et détermination les moments les plus dangereux de la guerre froide.» Sa gestion de la crise des missiles à Cuba fut en effet exemplaire.

C’est avec une nostalgie envieuse que les Américains, dans leur désarroi politique actuel, se souviennent de JFK comme l’homme qui voulait les amener «vers une nouvelle frontière».

Un seul assassin, un point c’est tout

Le public américain reste obsédé par ce qui s’est passé à Dallas le 22 novembre 1963. Le Dealey Plaza, où il a été tué, est une attraction touristique visitée par des centaines de milliers de personnes chaque année, selon CBS.

Des thèses conspirationnistes sur sa mort continuent de résonner dans un pays amèrement divisé et elles sont entre autres propagées par son neveu, RFK Jr, candidat indépendant à la présidence. Un sondage récent indique que les deux tiers des Américains ne croient toujours pas que son assassin, Lee Harvey Oswald, a agi seul. C’est pourtant indiscutable. Comme le danger que pose Trump – en tête dans les sondages – à la démocratie.

Le côté sombre du personnage

Kennedy avait un côté infamant que peu de commentateurs ont cru bon de rappeler en ces jours de commémorations. 

Derrière sa façade de mari attentionné et de bon père de famille, John Kennedy était un être immoral, un prédateur sexuel sériel. Bill Clinton croyait pouvoir faire de même. Il a eu moins de succès. JFK mettait même la sécurité nationale des États-Unis en danger . Le journaliste d’enquête Seymour Hersh, dans son livre The Dark Side of Camelot, révèle que l’avionneur General Dynamics a obtenu le contrat pour son F-111 en faisant chanter le président. 

Des agents de General Dynamics ont placé des micros dans l’appartement de Judith Exner, avec qui il avait des relations sexuelles. Lorsque des représentants de l’entreprise ont fait entendre les rubans à Kennedy, il a cédé au chantage et a octroyé le contrat des F-111 à la compagnie, malgré son coût faramineux et l’opposition du Pentagone, qui ne voulait pas de ces avions jugés médiocres. 

Robert Kennedy est la dernière personne à qui Marilyn Monroe a téléphoné avant sa mort d’une overdose. Elle envisageait de rendre publique sa liaison avec le président qui l’avait larguée comme une guenille souillée. Curieusement, cette mort étrange et bienvenue pour le clan Kennedy ne soulève que peu d’intérêt chez les conspirationnistes.

Kennedy était un chef d’État rusé et perfide, avec une éthique de chef de gang. Peut-être des atouts pour exercer le pouvoir dans le pays le plus puissant du monde. Sous sa présidence, la CIA a fait assassiner plusieurs chefs d’État avant qu’il ne tombe lui-même sous les balles d’un assassin. On voulait aussi faire tuer Fidel Castro par la mafia. Giancana était l’homme-clé. Il avait déjà contrôlé des casinos et des bordels de La Havane avant la révolution. Ça n’a pas fonctionné.

John Kennedy demeure, 60 ans après sa mort, l’un des présidents les plus aimés et les plus respectés des États-Unis. L’opinion publique américaine lui voue encore une immense admiration. Son destin tragique hante toujours l’Amérique. La vérité ne peut rien contre le mythe.

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