dimanche 8 septembre 2024

Au Texas, ce sont les chèvres qui se chargent des mauvaises herbes

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Elles se nomment Mocha, Wynonna ou Nelson et ont une mission bien particulière : venir à bout des mauvaises herbes dans le parc municipal de Brackenridge à San Antonio, au Texas (Etats-Unis). Sans tronçonneuse ni herbicide, mais armées d’un solide appétit, ces chèvres sont utilisées pour détruire ce qui entrave la croissance des arbres. Une méthode alliant efficacité et écologie.

Les biquettes font partie d’un troupeau de 150 individus qui débroussaillent une zone de 2,6 hectares. Cette opération doit durer environ deux semaines. « Les plantes dont nous voulons nous débarrasser sont des arbustes, comme le troène, qui nécessitent beaucoup d’eau », explique Kyle Carr. L’homme de 36 ans est copropriétaire avec sa femme Carolyn de la société Rent a Ruminant Texas, franchise d’une enseigne qui opère dans tout le pays.

Une efficacité étonnante

« L’eau est captée par ces arbustes invasifs au lieu d’aller vers les chênes plus anciens que le parc veut protéger », ajoute-t-il. Dressées plusieurs mois dès leur naissance, les chèvres savent ce qu’elles doivent brouter. Elles sont habituées aux aliments naturels et non au fourrage, apprennent à rester en groupe et à respecter la clôture de protection, légèrement électrifiée, destinée à éloigner les prédateurs.

Leur efficacité est étonnante. Leur système digestif stérilise les graines qu’elles ingèrent, ce qui permet d’« éviter de propager les plantes qu’on essaie d’éliminer », détaille Kyle Carr.

Une retraite bien méritée

La technique a le mérite d’être beaucoup plus « verte » que d’autres. « C’est beaucoup plus écologique d’avoir des chèvres que des grosses machines ou des herbicides », assure Charlotte Mitchell, membre du comité de direction du parc. De plus, les animaux attirent les familles et leurs enfants, qui découvrent comment les chèvres vont de pair avec l’écosystème et peuvent servir à gérer un terrain.

Les biquettes peuvent en outre atteindre des endroits escarpés inaccessibles aux humains ou aux machines, précise Kyle Carr. Et, cerise sur le gâteau : en plus d’éradiquer le chiendent, ces ruminants raffolent du sumac vénéneux, de quoi rassurer les promeneurs.

Ces chèvres utilisées au Texas auront droit à une retraite bien méritée, quand elles atteindront l’âge de 11 ans. « Nous les emmenons dans un ranch où elles ont leur propre petit pâturage, assure Kyle Carr. Elles élèvent alors la prochaine génération de chèvres ».

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