dimanche 8 septembre 2024

Les découvertes de fossiles de dinosaures au Maroc donneraient de nouveaux indices sur leur extinction

-

Les récentes découvertes paléontologiques au Maroc ont mis en lumière des informations précieuses sur la diversité et l’extinction des dinosaures, selon un article du paléotologue britannique Nicholas Longrich, publié par le journal spécialisé « The Conversation ».

Selon l’article, une récente découverte paléontologique au Maroc apporte un éclairage nouveau sur les circonstances qui ont conduit à l’extinction des dinosaures il y a 66 millions d’années. Des fossiles d’abelisaures, lointains cousins des tyrannosaures, trouvés dans le nord de l’Afrique indiquent que les dinosaures africains sont restés diversifiés jusqu’à leur disparition soudaine, renforçant l’hypothèse d’une extinction causée par l’impact d’un gigantesque astéroïde.

Depuis deux siècles, les causes de cette extinction massive font l’objet de débats. Georges Cuvier, considéré comme le père de la paléontologie, soutenait que les extinctions étaient dues à des catastrophes, tandis que Charles Darwin pensait que des changements graduels dans l’environnement et la concurrence entre espèces menaient lentement à leur disparition. Toutefois, l’amélioration de notre compréhension des archives fossiles a mis en évidence une vague d’extinction extraordinaire marquant la fin du Crétacé, avec la disparition de nombreuses espèces à l’échelle mondiale en une période très brève. La découverte du cratère d’impact de l’astéroïde de Chicxulub, large de 180 km au Mexique, appuie l’idée d’une extinction soudaine, bien que certains scientifiques aient argumenté en faveur d’un déclin long et progressif de la diversité des dinosaures.

La reconstitution de cette histoire est complexe, notamment en raison de la rareté et de la distribution inégale des fossiles de dinosaures. La plupart des connaissances actuelles sur les derniers jours des dinosaures proviennent d’études intensives menées en Amérique du Nord, au Canada et en Mongolie, laissant les dinosaures des continents du sud, tels que l’Amérique du Sud, l’Inde, Madagascar, l’Australie, l’Antarctique et la Nouvelle-Zélande, moins connus.

L’Afrique, avec sa vaste superficie, abritait probablement plus d’espèces de dinosaures que l’Amérique du Nord. Cependant, la connaissance des dinosaures africains de la fin du Crétacé est restée limitée, en partie en raison de la rareté des roches terrestres datant de cette période sur le continent, due à une activité volcanique intense ayant provoqué une élévation du niveau de la mer et la submersion d’une grande partie de l’Afrique sous des mers peu profondes.

Le chercheur en paléontologie à Université de Bath souligne que c’est dans ce contexte que les dépôts de phosphate du Maroc, vestiges d’un ancien fond marin datant du dernier million d’années de l’ère des dinosaures, ont révélé leur secret. Ce lit marin a fourni un terrain fertile pour l’étude des dinosaures africains. Ces dépôts sont riches en os de poissons, dents de requins et restes de reptiles marins.

Bien qu’il soit rare de trouver des dinosaures dans des roches marines, l’étude approfondie de ces fossiles marins a permis de rassembler peu à peu un aperçu des derniers dinosaures d’Afrique, incluant des sauropodes titanosaures herbivores de la taille d’éléphants, des dinosaures à bec de canard de la taille d’un cheval, et une diversité remarquable de dinosaures carnivores dominés par Chenanisaurus barbaricus, un prédateur de dix mètres de long.

De plus, les récentes découvertes de deux nouveaux abelisaures au Maroc suggèrent non seulement une connexion terrestre ancienne entre les continents mais aussi une diversité faunique élevée juste avant l’extinction. Le premier de ces abelisaures est connu à partir d’un tibia, indiquant un dinosaure d’environ cinq mètres de longueur. Ce spécimen montre des similitudes avec les abelisaures trouvés en Amérique du Sud, suggérant peut-être une ancienne connexion terrestre entre les continents ou une capacité à traverser de courtes distances maritimes. Le deuxième fossile, provenant du pied d’un abelisaure encore plus petit, mesure environ trois mètres de long et partage des caractéristiques avec des abelisaures européens.

Ces découvertes remettent en question l’idée d’un déclin global de la diversité des dinosaures et suggèrent plutôt que, dans les basses latitudes au moins, les dinosaures prospéraient et se diversifiaient, avant d’être brutalement éliminés par l’impact cataclysmique. L’article ajoute que les découvertes marocaines, ainsi que d’autres fossiles récemment mis au jour, indiquent une faune extrêmement diversifiée, défiant l’idée d’un déclin global de la diversité des dinosaures avant leur extinction.alors que des preuves en Amérique du Nord peuvent suggérer un déclin de la diversité, les fossiles marocains révèlent que, dans certaines régions du monde, les dinosaures non seulement survivaient mais continuaient de diversifier peu de temps avant leur extinction soudaine.

- Advertisment -