Le procès historique des États-Unis contre Google, accusé d’avoir abusé de la position dominante de son célèbre moteur de recherche, s’est ouvert mardi devant un tribunal fédéral de Washington.
Ce procès marathon, qui doit durer dix semaines, est un test crucial pour le gouvernement de Joe Biden, qui s’est érigé en champion du droit de la concurrence, mais peine à convaincre les tribunaux.
«Ce dossier porte sur l’avenir d’internet, et sur la question de savoir si Google aura jamais, face à lui, de concurrence significative dans la recherche», a dit, en ouverture, le représentant du ministère public, Kenneth Dintzer.
D’après le gouvernement américain, Google a bâti son empire grâce à des contrats illégaux avec des entreprises telles que Mozilla ou encore Samsung et Apple pour que son outil soit installé par défaut sur leurs smartphones et services.
Cette domination d’internet et donc de la publicité numérique a permis à Alphabet, la maison mère de Google de devenir l’une des entreprises les plus riches du monde.
Les éléments présentés par le gouvernement américain «montreront que Google a trompé l’opinion» et qu’il «a caché des documents qu’il savait en violation de la loi antitrust», a affirmé Kenneth Dintzer.
Selon lui, Google verse quelque dix milliards de dollars chaque année à Apple et d’autres équipementiers et navigateurs pour s’assurer que son moteur de recherche s’affiche par défaut.
Le représentant de l’accusation a montré au tribunal une présentation réalisée en 2007 par un ingénieur de Google et dans laquelle il vante les contrats garantissant l’installation du moteur de recherche par défaut, présentés comme «une arme stratégique puissante».
Avec de nombreux témoins à l’appui, l’entreprise californienne va tenter de persuader le juge fédéral Amit Mehta que les accusations du ministère de la Justice sont infondées.
«Google innove depuis des décennies et améliore son moteur de recherche», a martelé, à l’audience, John Schmidtlein, avocat de Google. Le gouvernement américain «ignore cette vérité incontournable.»
«Les gens n’utilisent pas Google parce qu’ils n’ont pas le choix mais parce qu’ils le veulent. Il est facile de changer de moteur de recherche par défaut, on n’est plus à l’époque des modems et des CD-ROM», avait affirmé, avant le début du procès, Kent Walker, directeur juridique d’Alphabet