lundi 25 septembre 2023

Une manœuvre inédite pour ramener sur Terre un satellite

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Le satellite européen Aeolus, qui était arrivé au bout de sa mission en orbite, est redescendu sur Terre « avec succès » au terme d’une manœuvre inédite pour minimiser les risques de retombées de débris au sol, a annoncé samedi l’agence spatiale européenne (ESA).

Ce satellite d’observation de la Terre, lancé en 2018 pour mesurer les vents, est entré de manière contrôlée dans l’atmosphère, après plusieurs jours de manœuvres destinées à abaisser son orbite.

L’engin d’un peu plus d’une tonne, qui circulait à 320 km d’altitude, est redescendu progressivement à 120 km, puis est entré dans l’atmosphère où il s’est désintégré, dans la nuit de vendredi à samedi.

Aeolus est entré avec succès dans le couloir qu’on visait, au-dessus de l’Antarctique, là où il y a le moins de population au monde, a déclaré à l’AFP Benjamin Bastida, ingénieur responsable des débris spatiaux à l’ESA.

Les manœuvres d’assistance contrôlée dans l’atmosphère sont courantes avec des satellites récents : lorsqu’ils arrivent en fin de vie, ils sont désorbités et dirigés vers une région bien précise du globe, le point Nemo dans le Pacifique Sud, soit l’endroit le plus éloigné de toute terre émergée.

Mais Aeolus a été conçu à la fin des années 1990 et n’avait pas de propulsion assez puissante pour contrôler entièrement sa chute et viser ce point particulier, qui suppose de descendre à 50 km, explique l’ingénieur.

À 120 km d’altitude, la rentrée d’Aeolus n’était pas totalement contrôlée, et présentait donc un faible risque que les débris – ceux qui n’auraient pas été brûlés dans l’atmosphère – provoquent des dommages au sol.

Bien que ce risque soit minime, l’ESA a voulu le réduire au maximum afin de démontrer son engagement vers des missions neutres en matière de débris, objectif que l’agence s’est fixé pour 2030.

Les radars n’ont pas pu détecter si des débris d’Aeolus avaient résisté à la rentrée dans l’atmosphère, a précisé Benjamin Bastida. Si le satellite n’avait pas été désorbité, il serait retombé naturellement d’ici deux ou trois mois de manière incontrôlée, dit-il.

La mission éolienne a été pionnière pour la mesure des profils des vents, et a permis d’améliorer les prédictions météorologiques, a souligné Dominique Gillieron, directeur des programmes scientifiques d’observation de la Terre à l’ESA

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