mercredi 27 septembre 2023

Jane Birkin: une icône s’éteint à l’âge de 76 ans

-

Triste nouvelle. La chanteuse et comédienne Jane Birkin est décédée à l’âge de 76 ans, selon les informations rapportées par Le Parisien. Elle a été retrouvée sans vie à son domicile ce dimanche. Il y a quelques mois, l’artiste avait annulé plusieurs concerts pour des raisons de santé.

Née à Londres en 1946 puis installée en France, Jane Birkin avait conquis le cœur du public français à la fin des années 1960. Elle est devenue une artiste à part entière, affichant une fière dualité entre ses origines britanniques et sa naturalisation française.

Jane Birkin ne se limitait pas seulement à la musique, elle a également brillé sur grand écran, collaborant avec des réalisateurs renommés. Son union avec le regretté Serge Gainsbourg a marqué les esprits et a donné naissance à une fille, Charlotte Gainsbourg.

La rencontre du couple avait rapidement débouché, en 1969, sur le sulfureux « Je t’aime, moi non plus », véritable succès, classé numéro un au Royaume-Uni et suivi de nombreux titres (« 69, année érotique », « Di Doo Dah », « Ex-Fan des Sixties », etc.) et albums célèbres. Jane Birkin a eu trois filles, nées de trois unions différentes. Kate, conçue en 1967 avec le compositeur anglais John Barry ; Charlotte, née de son couple avec Serge Gainsbourg en 1971 ; et Lou, née en 1982 alors qu’elle partage désormais la vie du réalisateur Jacques Doillon.

Des débuts au cinéma

Mais la carrière de Jane Birkin a débuté au cinéma. En 1964, elle tient un rôle dans un film de Richard Lester, « Le Knack… et comment l’avoir », emblème du « Swinging London », où elle partage l’affiche avec d’autres futures actrices connues, dont Charlotte Rampling. Elle apparaît également dans le film « Blow-up » de Michelangelo Antonioni, présenté en 1967 et récompensé de la Palme d’Or au Festival de Cannes. C’est sur le tournage du film « Slogan » de Pierre Grimblat qu’elle rencontre Serge Gainsbourg, auteur de la bande original du film et acteur dans l’un de ses premiers rôles importants sur grand écran.

Elle forme un duo à l’écran avec Pierre Richard dans « La moutarde me monte au nez » (1974) et apparait dans quelques-uns des grands succès populaires de l’époque, avant, une fois séparée de Gainsbourg, de se tourner vers le cinéma d’auteur, collaborant avec des cinéastes tels que Jacques Doillon, Agnès Varda, Jean-Luc Godard, Jean-Pierre Mocky, Bertrand Tavernier. On la retrouvera à l’affiche jusque dans les années 2000-2010 (« On connaît la chanson » d’Alain Resnais, « Quai d’Orsay » de Bertrand Tavernier). En 1978 et 1982, elle incarne des rôles dans deux adaptations des romans d’Agatha Christie « Mort sur le Nil » et « Meurtre au soleil », aux côtés de Peter Ustinov. Elle passe aussi à deux reprises derrière la caméra, notamment pour « Boxes », sorte de film autobiographique.

Gainsbourg en pygmalion

Serge Gainsbourg et Jane Birkin partageront dix ans de vie commune, et l’auteur-compositeur-interprète tiendra le rôle de pygmalion dans la carrière de la chanteuse. C’est Serge Gainsbourg qui l’a convainc de chanter. L’osmose musicale est parfaite, et les propulse en haut des hit-parades en 1969 avec le sulfureux Je t’aime…moi non plus, initialement écrit pour Brigitte Bardot.

En 1973 sort son premier album solo, Di Doo Dah . Suivront Lolita go home , en 1975, et Ex-fan des sixties, en 1978. Jane Birkin prête sa voix frêle, parfois proche du simple souffle, à de nombreuses chansons composées par Gainsbourg On peut également citer Baby Alone in Babylone (1983), Arabesque (2002

En 1981, elle quitte Serge Gainsbourg. Ce dernier souffre de la séparation, et lui avoue en lui livrant Baby alone in Babylone . En 1990, Gainsbourg lui consacre un nouvel album-déclaration: Amours des feintes . Ce sera le dernier. Il s’éteint le 2 mars 1991.

En 1998, Jane Birkin enregistre A la légère. Aucune chanson de Gainsbourg ne figure sur cet album. C’est la première fois. En 2002, Jane rend hommage à Serge, à sa façon. Avec le spectacle Arabesque , elle emmène les chansons de Gainsbourg, sous des cieux « à la fois algériens, andalous, juifs et gitans ». Suivront en 2004, son album de duos Rendez-vous, puis Fictions , en 2006. Elle écrit les paroles pour la toute première fois de sa carrière dans l’album Enfants d’hiver , en 2008.

Un passage par le théâtre

Au milieu des années 1980, Jane Birkin monte pour la première fois sur scène, au théâtre , pour interpréter « La fausse suivante » au théâtre des Amandiers de Nanterre, sous la direction de Patrice Chéreau. Elle crée trois ans plus tard au Théâtre du Splendid Saint-Martin « L’ex Femme de ma vie » de Josiane Balasko face à Thierry Lhermitte.

Au début de l’année 1995, en forme de consécration, Birkin joue quelques semaines « Les Troyennes d’Euripide » au National Theatre de Londres. En 1999 c’est son propre texte, « Oh ! pardon tu dormais », qui est mis en scène par Xavier Durringer. Suit une éclipse jusqu’en 2005 et 2006 où elle joue « Sophocle » et Shakespeare.

Concerts annulés ces derniers mois

Jane Birkin avait annoncé au mois de mai l’annulation de ses dates parisiennes en juin (Olympia et Cigale), tout comme sa présence lors des prochains festivals d’été. « J’ai toujours été une grande optimiste, et me rends compte qu’il me faut encore un peu de temps pour être de nouveau capable d’être sur scène et avec vous. J’aime tellement être avec vous. Vous me manquez. A très bientôt, rendez-vous cet automne. Avec toute ma tendresse… », disait la chanteuse dans un message accompagnant cette annonce.

En mars, la chanteuse avait déjà annulé des concerts à la suite d’une fracture. Le concert de l’Olympia de Paris avait été reporté au 17 juin et celui de La Cigale au 22 juin. Jane Birkin devait en outre se produire le 26 mai à Bourges, le 30 mai à Montreux (Suisse), le 18 juin à Bruxelles, le 7 juillet aux Nuits des Guitares de Beaulieu-sur-Mer (Var), le 1er septembre au Festival Rêve à sons de La Pommeraye (Maine-et-Loire).

- Advertisment -