vendredi 29 mars 2024

Le James-Webb cartographie la température d’une exoplanète et y détecte de l’eau

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C’est une grande première pour le télescope James-Webb : le début de la cartographie de la température d’une exoplanète, en l’occurrence celle de la Jupiter ultra-chaude WASP-18 b. En bonus, il a découvert dans son atmosphère des traces de molécules d’eau auparavant difficilement détectables pour cet astre.

On le sait, on attend beaucoup du télescope spatial James-Webb dans le domaine des exoplanètes et plus exactement dans l’étude de leur atmosphère. En considérant la nature comme un vaste laboratoire naturel effectuant des millions d’expériences différentes pour nous en changeant les paramètres décrivant ces exoplanètes, on espère comprendre aussi celles du Système solaire et à quel point lui et notre Planète bleue sont rares — ou pas — dans la Voie lactée.

Une centaine d’astronomes publie aujourd’hui un article dans Nature (une version en accès libre se trouve sur arXiv) au sujet de l’étude avec le JWST de WASP-18 b. On peut la qualifier de Jupiter ultra-chaude puisque cette exoplanète est une géante gazeuse qui orbite autour d’une étoile de type F en moins d’un jour (23 heures) avec une atmosphère dont la température peut s’élever à presque 2 700 °C.  Avec une masse d’environ 10 fois celle de Jupiter, elle a été découverte en 2009 dans le cadre de la campagne de détection d’exoplanètes par la méthode du transit appelée Wide Angle Search for Planets (WASP) et qui fait intervenir des télescopes automatisés.

WASP-18 b est si proche de son étoile que les forces de marée la conduisent à être en rotation synchrone, comme la Lune autour de la Terre, et présentant donc toujours la même face à son étoile. Les lois de la mécanique céleste montrent qu’elle finira en raison de ses mêmes forces par s’écraser sur WASP-18. Comme elle est située à environ 400 années-lumière du Système solaire, c’est une bonne cible pour le JWST.

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