vendredi 19 avril 2024

Plus de 200 arrestations et 1.400 victimes identifiées dans une vaste opération contre la traite des êtres humains

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C’est un énorme coup de filet et une victoire contre le trafic organisé d’êtres humains. Une opération mondiale menée conjointement par Interpol, Frontex et Europol a permis d’arrêter en mai 212 suspects et d’identifier 1.426 victimes exploitées dans 44 pays, dont des mineurs, a annoncé Interpol ce jeudi.

Prostitution, travail forcé, mendicité, délinquance, contrebande…. L’objectif de cette action coordonnée baptisée « Global Chain » était de cibler des groupes criminels exploitant des victimes originaires d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Sud, mais aussi d’Europe (Balkans et Ukraine) et de placer sous protection leurs proies, selon le communiqué d’Interpol.

Exploitation sexuelle à travers l’Europe

Pilotée par l’Autriche et la Roumanie, l’opération a impliqué quelque 130.000 officiers de police, des douanes et des frontières, avec des interventions sur 25.400 sites différents et des contrôles visant 1,6 million de personnes aux postes frontières, sur les routes, dans les gares ou les aéroports (153.300 véhicules et 8.644 vols ciblés),selon la même source.

Le coup de filet mené du 8 au 15 mai a permis aux autorités bulgares d’arrêter un terroriste présumé ciblé depuis 2015 par une notice rouge d’Interpol qui voyageait avec un faux passeport. Le communiqué d’Interpol met aussi en avant six arrestations en Serbie visant des suspects accusés de contraindre dix femmes à la prostitution, onze arrestations en Macédoine du nord pour un réseau d’exploitation sexuelle de mineurs, sept arrestations en Colombie, avec 27 victimes d’exploitation sexuelle.

Les enfants, un « potentiel d’exploitation et de profit »

En Roumanie, des perquisitions visant à démanteler un réseau de travail forcé ont débouché sur quatre arrestations, avec huit victimes identifiées. En Suède, l’opération a permis de porter secours à cinq mineurs obligés de mendier sous la supervision d’un jeune homme de 19 ans. « Les groupes criminels voient les enfants autrement que le reste de la société, pour eux c’est un potentiel d’exploitation et de profit », souligne Stephen Kavanagh, le directeur exécutif des services de police d’Interpol,cité dans le communiqué.

« Les opérations comme Global Chain nous permettent d’établir des liens vitaux pour lutter contre les réseaux de trafiquants », explique-t-il. Pour coordonner les interventions sur le terrain, une cellule réunissant des représentants de 24 pays a été installée au quartier général d’Interpol à Lyon. Chaque pays a défini les actions adaptées aux trafics de son périmètre, précise le communiqué. Outre les pays européens, l’opération Global Chain a notamment impliqué l’Ukraine, les pays baltes, l’Islande, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, le Maroc, le Nigeria, le Brésil, la Colombie, les Philippines, le Bangladesh et le Vietnam.

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