samedi 20 avril 2024

Perturbateurs endocriniens, additifs, pesticides… Les femmes sont-elles davantage affectées par les polluants ?

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Selon l’Organisation mondiale de la santé, 23 % des décès et 25 % des maladies chroniques sont dus à des facteurs environnementaux. Parmi eux, on trouve l’exposition biologique à un virus, le contexte psychologique, mais aussi plusieurs polluants tels que les pesticides, les additifs alimentaires ou les perturbateurs endocriniens. Et l’exposition à ces contaminants varie selon notre âge, notre lieu de résidence, notre mode de vie, notre profession… et notre genre. C’est le thème d’une conférence organisée cette semaine par la Fondation pour la recherche médicale, alors que la prise en compte du sexe dans la survenue ou le développement des maladies a longtemps été boudée par les chercheurs.

Femmes et hommes possèdent tout d’abord des différences métaboliques conduisant à absorber différemment les polluants. Les premières détiennent une masse grasse plus importante en proportion. De nombreux polluants étant stockés dans le tissu gras, les femmes y sont ainsi plus exposées.

également entre les deux genres. « La plupart des perturbateurs endocriniens, en mimant les œstrogènes, augmentent le risque de cancer du sein ou peuvent perturber le développement des filles in utero », explique Robert Barouki, directeur de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm),

Des conditions sociales et professionnelles féminines exposant aux polluants

Mais les différences ne sont pas seulement biologiques. Elles sont aussi socio-économiques. Les femmes constituent la majorité des personnes en situation de précarité. Elles représentent 70 % des travailleurs pauvres. Et on sait que les personnes en situation de précarité sont davantage exposées à certains polluants

De plus, certaines professions comme les hôtes de caisse, les employés de salon de coiffure et les agents d’entretien sont plus souvent féminines ; 90 % des caissiers sont de sexe féminin.Ces deux professions sont particulièrement exposées à des polluants. Les hôtes de caisse, par exemple, manipulent les tickets sur lesquels se trouve du bisphénol A, aujourd’hui remplacé. « Ces bisphénols ont été classés comme perturbateurs endocriniens à risque, car ils se fixent sur le récepteur naturel des œstrogènes et miment leur effet », souligne Véronique Maguer-Satta, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

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