jeudi 25 avril 2024

Le régime vert kaki accuse la France, le Maroc et Israël de comploter pour déstabiliser l’Algérie !

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Depuis mardi 30 mai, les journaux algériens proches du pouvoir font état d’un complot international soi-disant ourdi par les services de renseignements marocains, français et israéliens pour déstabiliser l’Algérie. Ces allégations reposent sur une réunion prétendument tenue en Israël le lundi 29 mai, réunion qui aurait pour objectif de semer le chaos dans le pays. Bien que les accusations de complot soient monnaie courante dans le régime algérien, la mention de la France dans cette affaire soulève de nombreuses interrogations.

Les journaux algériens Elkhabar et L’Expression, dans leurs éditions respectives du mardi 30 mai, ont publié des articles similaires citant des sources sécuritaires « très sûres ». Ces sources affirment qu’une réunion de haut niveau s’est tenue en Israël, réunissant les services de renseignements israéliens, marocains et français, avec pour seul point à l’ordre du jour la déstabilisation de l’Algérie en provoquant des troubles dans quatre wilayas.

La réunion aurait réuni 12 membres de la délégation marocaine, 6 membres de la délégation française et un nombre indéterminé de représentants israéliens. Les wilayas ciblées seraient Tizi-Ouzou, Bejaia, Alger et Oran, toutes étant des centres névralgiques du mouvement de contestation populaire connu sous le nom de Hirak.

Cependant, il est important de noter que ces allégations de complot sont présentées sans aucune preuve concrète et reposent uniquement sur des sources non identifiées. Dans le contexte actuel, où les tensions politiques et les problèmes internes sont fréquents en Algérie, il est essentiel de traiter ces informations avec prudence et d’attendre une confirmation officielle avant de tirer des conclusions.

Ce qui rend cette affaire encore plus troublante, c’est l’inclusion de la France parmi les pays accusés. Bien que les relations entre l’Algérie et le Maroc soient tendues, la France a cherché à améliorer ses liens avec l’Algérie et à renforcer la coopération bilatérale, au point même de compromettre ses relations traditionnelles avec le Maroc. Par conséquent, les motivations derrière l’accusation portée contre la France restent floues et suscitent des interrogations quant à la crédibilité de ces allégations.

Il est également important de noter que les médias algériens mentionnent l’utilisation présumée de tactiques de déstabilisation, telles que la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux et le dénigrement des institutions algériennes. Cependant, ces allégations doivent être examinées avec prudence et rigueur.

Dans le contexte actuel de l’Algérie, où les inondations récentes et les tensions socio-économiques ont provoqué un mécontentement populaire croissant, les accusations de complot international pourraient être perçues comme une tentative de détourner l’attention de la population des problèmes internes du pays. Les inondations récentes ont entraîné une montée de la colère et de l’inquiétude parmi la population, tandis que la hausse des prix des moutons avant l’Aïd al-Adha a suscité des préoccupations quant à la capacité des gens à se permettre les traditions religieuses.

Il n’est pas rare que le régime algérien utilise des stratégies de diversion pour détourner l’attention des problèmes internes et attribuer la responsabilité à des ennemis supposés venus de l’extérieur. Dans ce cas précis, la junte algérienne pourrait chercher à détourner l’attention de la grogne populaire suscitée par les inondations et la hausse des prix, en mettant en avant l’idée d’un complot étranger visant à déstabiliser le pays.

Cependant, il convient d’aborder la question énigmatique de l’accusation portée contre la France. Malgré les gestes d’apaisement d’Emmanuel Macron envers le pouvoir algérien et ses tentatives de renforcer les relations bilatérales, l’accusation selon laquelle la France serait impliquée dans ce complot suscite des interrogations. La visite d’État du président Tebboune en France, prévue pour mi-juin et déjà reportée une fois, pourrait être un facteur contribuant à ces accusations. Le fait que Tebboune se rende dans un pays accusé de comploter contre la stabilité de l’Algérie soulève des questions quant à la relation entre les deux pays et aux intentions réelles de cette visite.

Dans l’ensemble, il est crucial de prendre ces accusations de complot international avec prudence et de demander des preuves tangibles avant de tirer des conclusions. La nature des sources non identifiées et l’absence de confirmation officielle remettent en question la crédibilité de ces allégations.

Dans un contexte où les problèmes internes et les tensions politiques sont fréquents, il est essentiel de faire preuve de discernement et de s’appuyer sur des informations vérifiées avant de formuler des jugements.

Pour les spécialistes, cette nouvelle accusation de complot n’est que l’aboutissement d’une longue tradition perfectionnée par les caporaux algériens pendant des décennies : s’attaquer au Maroc pour mieux détourner les critiques dont ils font l’objet et stimuler le nationalisme de circonstance. La rupture des liens et les allégations non fondées autour d’un « complot » marocain contre l’Algérie n’ont donc à leurs yeux rien de surprenants.

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