Patrick Pouyanné, PDG de Total Energies, a annoncé lors de l’Assemblée générale mixte (Ordinaire et Extraordinaire) des actionnaires de Total Energies SE qui s’est réunie ce 26 mai 2023 sous sa présidence, « Total Energies est en train d’étudier un gros projet d’éolien combiné avec du solaire au Maroc, en vue d’exporter de l’électricité vers l’Europe ».
Le Maroc, grâce à une politique nationale de développement du segment de l’hydrogène vert, ambitionne ni plus ni moins pour la prochaine décennie de se présenter comme un leader à l’échelle mondiale.
Cela dit, ce sont 10,69 milliards de dollars, soit 100 milliards de dirhams qu’engagera Total Eren dans la réalisation d’un projet de production d’hydrogène et d’ammoniac verts, à Guelmim-Oued Noun, une région située au sud du Maroc et plus précisément dans la commune de Timelzoune.
Total Eren développe finance, construit et exploite des centrales d’énergie renouvelable (éolien, solaire, hydro) représentant une capacité brute de 3500 MW en exploitation dans le monde.
Total Energies, plus poussé vers le secteur énergétique plutôt fossile est actionnaire de Total Eren à 30 %.
Le projet hybride, devrait générer plus de 10 GW en associant énergie solaire et éolienne. En novembre dernier le feu vert pour son lancement fut donné par la Commission régionale unifiée d’investissement (CRUI).
Il s’agit d’une institution chargée de statuer sur les demandes relatives aux décisions administratives et autorisations nécessaires à la réalisation des projets d’investissements. .
Le projet de Guelmim-Oued Noun devrait entrer dans sa phase active à l’horizon 2025 générant de nombreuses opportunités (décarbonation de secteurs majeurs, création filière industrielle marocaine de l’énergie, d’où des milliers d’emplois, directs ou indirects…
Enfin, comme l’a souligné, Patrick Pouyanné, le projet va également desservir l’Europe en énergies propres. La première production est attendue d’ici 2027.
Le Maroc prévoit de mettre en place, d’ici 2030 un marché local de l’énergie de 4 térawattheures (TWh) ainsi qu’un marché d’exportation de 10 TWh.
Dans cette lignée, Total Energies la compagnie multiénergie mondiale de production et de fourniture d’énergies (pétrole et biocarburants, gaz naturel et gaz verts, renouvelables et électricité) se projette vers l’horizon 2030 pour la mise en œuvre de son ambition en matière de développement durable et de transition énergétique vers la neutralité carbone.
Elle s’est fixée pour but de consacrer un tiers de ses investissements dans les énergies bas carbone et atteindre 100 GW de capacités d’électricité renouvelable d’ici 2030.
Pour autant, la société n’entend pas renoncer aux énergies fossiles, a indiqué Patrick Pouyanné, qui a conclu son message à l’AG en disant que « l’urgence consiste donc à construire le système énergétique de demain, tout en continuant à fournir l’énergie dont le monde a besoin aujourd’hui ».
Cette annonce a été faite dans le cadre de la présentation de la stratégie climat du groupe, pour se détourner plus vite des énergies fossiles n’en déplaise à l’Exécutif français qui fait pression pour que Total Energies s’y soumette au plus vite.
Alors que les actionnaires adoptaient l’ensemble des résolutions agréées par le Conseil d’administration à 89 %, des centaines de manifestants tentaient de perturber la tenue de l’assemblée générale (AG) des actionnaires de Total Energies pour dénoncer l’impact écologique des activités du groupe français dans les énergies fossiles.
Accrochages et échauffourées ont opposé manifestants aux forces de l’ordre ce qui a poussé ces derniers à asperger de gaz lacrymogène des protestataires essayant de forcer ses barrages.
En ouverture de l’AG, Patrick Pouyanné PDG de Total Energies, a dit regretter ces « mesures exceptionnelles ».
« Je regrette que cette rencontre ne puisse pas se passer dans un état comme il devrait l’être – que je dirais de dialogue – et j’espère en tout cas que le dialogue aura lieu », a-t-il dit. Bref, au terme de l’AG, les actionnaires, sur place ou en ligne, ont adopté la stratégie climat du groupe, dont le projet d’hydrogène vert d’éolien combiné avec du solaire au Maroc.