samedi 20 avril 2024

Climat : insultés ou menacés, des scientifiques fuient Twitter

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Des scientifiques confrontés à une déferlante d’insultes, voire de menaces, sur Twitter quittent désormais le réseau social, où le négationnisme climatique a bondi depuis sa prise de contrôle par Elon Musk.

Peter Gleick, un spécialiste du climat et de l’eau suivi par près de 99 000 personnes sur Twitter, a annoncé le 21 mai qu’il ne publierait plus de messages sur la plateforme, l’accusant d’amplifier le racisme et le sexisme.

Le chercheur se dit habitué aux attaques agressives, personnelles et ad hominem, allant jusqu’aux menaces physiques directes. Mais, a-t-il confié à l’AFP, ces derniers mois, depuis l’arrivée du nouveau propriétaire et les changements chez Twitter, la quantité et l’intensité des agressions a grimpé en flèche.

Depuis qu’il a acheté Twitter il y a six mois, le milliardaire Elon Musk a assoupli la modération des contenus problématiques et laissé revenir des personnalités auparavant bannies, comme Donald Trump.

Peter Gleick, un spécialiste du climat et de l’eau suivi par près de 99 000 personnes sur Twitter, a annoncé le 21 mai qu’il ne publierait plus de messages sur la plateforme, l’accusant d’amplifier le racisme et le sexisme.

Le chercheur se dit habitué aux attaques agressives, personnelles et ad hominem, allant jusqu’aux menaces physiques directes. Mais, a-t-il confié à l’AFP, ces derniers mois, depuis l’arrivée du nouveau propriétaire et les changements chez Twitter, la quantité et l’intensité des agressions a grimpé en flèche.

Depuis qu’il a acheté Twitter il y a six mois, le milliardaire Elon Musk a assoupli la modération des contenus problématiques et laissé revenir des personnalités auparavant bannies, comme Donald Trump.

Il a conclu que ces tweets n’avaient plus le même écho : le nombre moyen de J’aime (pour marquer l’approbation) a chuté de 38 % et ils ont été retweetés 40 % moins souvent.

Twitter n’a pas commenté directement les changements apportés à ses algorithmes, qui génèrent le trafic et la visibilité sur le réseau. Contacté, le service de presse de la firme a répondu par un courriel généré automatiquement… avec un emoji en forme de crotte.

Elon Musk avait toutefois expliqué en janvier la philosophie sous-tendant les changements : les gens de droite devraient voir plus de trucs de gauche et les gens de gauche devraient voir plus de trucs de droite.

Dans une autre analyse, la célèbre climatologue Katharine Hayhoe a examiné les réactions à un même tweet qu’elle a volontairement publié deux fois, avant et après le rachat de Twitter.

Les réponses provenant de trolls ou de bots – des comptes automatiques qui diffusent régulièrement de la désinformation – avaient augmenté de 15 à 30 fois en comparaison des deux années précédentes, selon elle.

Jusqu’au rachat de Twitter en octobre, mon compte connaissait une croissance régulière, avec au moins plusieurs milliers de personnes nouvelles me suivant chaque mois. Mais ça n’a plus changé depuis, a-t-elle expliqué à l’AFP.

Andrew Dessler, professeur de science atmosphérique à l’université A&M du Texas, a pour sa part décidé de reporter l’essentiel de sa communication sur le climat vers une autre plateforme nommée Substack.

Les communications consacrées au climat sur Twitter sont moins utiles [maintenant] parce que j’observe que mes tweets suscitent moins d’implication, indique-t-il.

En réponse à presque n’importe quel tweet sur le changement climatique, je suis inondé de réponses provenant de comptes vérifiés avec des affirmations trompeuses ou mal informées, souligne-t-il.

D’autres ont tout simplement abandonné Twitter. Katharine Hayhoe calcule que sur les 3000 scientifiques du climat qu’elle a listés, 100 ont disparu après le rachat de la firme à l’oiseau bleu.

La glaciologue Ruth Mottram était suivie par plus de 10 000 personnes sur Twitter, mais a ainsi choisi de partir en février, rejoignant un forum de scientifiques sur Mastodon, un réseau social décentralisé créé en 2016.

Elle se félicite d’y avoir trouvé un environnement beaucoup plus calme.

D’autres ont tout simplement abandonné Twitter. Katharine Hayhoe calcule que sur les 3000 scientifiques du climat qu’elle a listés, 100 ont disparu après le rachat de la firme à l’oiseau bleu.

La glaciologue Ruth Mottram était suivie par plus de 10 000 personnes sur Twitter, mais a ainsi choisi de partir en février, rejoignant un forum de scientifiques sur Mastodon, un réseau social décentralisé créé en 2016.

Elle se félicite d’y avoir trouvé un environnement beaucoup plus calme.

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