Plus de 100 gènes liés au risque de schizophrénie semblent provoquer la maladie en raison de leur rôle dans le placenta plutôt que dans le cerveau en développement.
Le cerveau ne serait pas le seul responsable de l’apparition de la schizophrénie, généralement à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Des recherches publiées dans Nature Communications montrent que le placenta joue un rôle beaucoup plus important dans le développement de la maladie que ce que l’on pensait jusqu’à présent. « L’opinion communément partagée sur les causes de la schizophrénie est que les facteurs de risque génétiques et environnementaux jouent un rôle directement et uniquement dans le cerveau, mais ces derniers résultats montrent que la santé du placenta est également cruciale », a déclaré le docteur Daniel Weinberger.
Le placenta présente des fonctions essentielles au développement
L’étude met en évidence pas moins de 139 gènes de risque spécifiques au placenta et à la schizophrénie, dont beaucoup sont liés au sexe (la maladie touche plus les hommes que les femmes). L’explication réside dans les nombreuses fonctions du placenta, essentielles au développement du cerveau. Véritable surface d’échange entre la mère et l’embryon, le placenta fournit des nutriments et de l’oxygène, élimine les déchets, prévient les réactions immunitaires dangereuses et protège l’embryon des infections. Les chercheurs ont trouvé que les gènes à risque de schizophrénie influencent négativement l’une de ces fonctions essentielles en affectant l’échange de nutriments.
« Ces nouvelles connaissances moléculaires sur la façon dont les gènes liés aux troubles du cerveau et d’autres organes se manifestent dans le placenta offrent de nouvelles possibilités d’améliorer la santé prénatale et de prévenir les complications plus tard dans la vie », a conclu le Dr Weinberger. Les scientifiques pourraient par exemple détecter des changements dans les gènes à risque du placenta dans la circulation sanguine de la mère pendant la grossesse.