mercredi 24 avril 2024

Un ancien responsable de ByteDance, maison mère de TikTok, accuse l’entreprise de pratiques illégales

-

Un ancien responsable de ByteDance aux États-Unis poursuit en justice son ancien employeur, la maison mère de TikTok, qu’il accuse de l’avoir licencié parce qu’il avait donné l’alerte sur des pratiques illégales de l’entreprise.

De nombreux élus américains veulent faire interdire TikTok aux États-Unis. Ils assurent que la populaire plateforme permet à Pékin de récolter les données des utilisateurs à leur insu et d’influencer leur opinion, ce que l’application a toujours nié.

Selon la plainte déposée auprès d’un tribunal de San Francisco le 1er mai, Yintao Yu a découvert peu après son embauche en Californie à l’été 2017 que ByteDance «volait» des vidéos publiées sur des réseaux concurrents, Instagram et Snapchat, pour les mettre sur ses propres services.

M. Yu, qui était chef de l’ingénierie pour ByteDance aux États-Unis, aurait alors alerté sa hiérarchie, en vain, «et le vol de propriété intellectuelle a continué sans entrave». Il a été congédié en novembre 2018.

Vendredi, le plaignant a déposé une plainte amendée qui accuse ByteDance de «servir d’outil de propagande pour le parti communiste chinois» (PCC).

M. Yu dit avoir vu ByteDance mettre en avant des contenus «qui exprimaient de la haine pour le Japon» et reléguer des contenus «qui exprimaient du soutien pour les manifestations à Hong Kong» en faveur de la démocratie.

Surtout, d’après l’ex-employé, le PCC «avait en permanence un accès suprême à toutes les données de l’entreprise, y compris les données stockées aux États-Unis».

ByteDance compte «se battre vigoureusement» contre «ces affirmations et accusations sans fondement», a indiqué un porte-parole de l’entreprise sollicitée par l’AFP.

«M. Yu a travaillé pour ByteDance pendant moins d’un an (…) Il s’occupait d’une appli appelée Flipagram, qui a été retirée du marché il y a des années pour des raisons commerciales», a-t-il ajouté.

L’ingénieur réclame une injonction du tribunal pour forcer l’entreprise à cesser les pratiques évoquées dans la plainte et des dommages-intérêts dont il prévoit de verser une «partie substantielle» à des organisations de défense des droits civiques des Américains d’origine asiatique.

- Advertisment -