jeudi 28 mars 2024

Le SG de l’UMA pointe une «manœuvre» dans l’accueil de Kaïs Saied au criminel Ghali

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Après les propos de Moncef Marzouki sur l’accueil réservé par le président tunisien, Kaïs Saied, au chef des terropolisariens, c’est au tour du secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe de revenir sur le même sujet. Taïeb Baccouche a présenté un son de cloche différent de celui défendu, le 22 mars, par Abdelmadjid Tebboune.

Le secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe (UMA) a accordé une interview à la chaîne France24. A cette occasion, Taïeb Baccouche s’est prononcé, publiquement et pour la première fois, sur l’affaire de l’accueil que le président tunisien, Kaïs Saied, a réservé, fin août 2022 à Tunis lors du 8e sommet Afrique-Japon, au chef des mercenaires du Polisario.

«D’après les données en ma possession, je peux affirmer que la Tunisie n’a pas changé sa position sur la question» du Sahara, a-t-il précisé. «La Tunisie maintient sa position de neutralité positive», à l’égard du différend régional. Baccouche a estimé que l’accueil du terroriste Brahim Ghali était le résultat «d’une manœuvre destinée à embarrasser la Tunisie».

Le secrétaire général de l’UMA n’a pas souhaité pointer du doigt la partie qui l’aurait orchestrée. «Je n’en sais rien (…) mais la manœuvre existe (…) Je peux vous assurer que la Tunisie n’y avait pris part. Je ne peux pas accuser une partie d’en être la responsable, mais les données disponibles confirment l’existence de la manœuvre», a-t-il réitéré.

Les affirmations présentées par Taïeb Baccouche sur l’affaire du tapis rouge déroulé par Kaïs Saied au chef du mercenaires, lors de la 8e édition de la TICAD, qui s’est tenue du 27 au 28 août 2022 à Tunis, tranchent avec les explications fournies par le président algérien sur la crise politique et économique en Tunisie. «Les choses se sont compliquées davantage après l’accueil réservé par la Tunisie » au chef de la pseudo-«RASD», a souligné Abdelmadjid Tebboune lors de son passage du 22 mars sur la chaîne qatarie Al Jazeera. Depuis, la Tunisie serait «visée par un complot», selon lui. «L’Algérie se tient à ses côtés. Nous n’abandonnerons jamais la Tunisie, n’en déplaise à certaines parties», a ajouté Tebboune.

Ces explications n’ont pas convaincu l’ancien président tunisien Moncef Marzouki, qui vit exilé en France. «Kaïs Saied est tombé dans la prose algérienne sur la création d’un sixième Etat au Maghreb, rompant ainsi la ligne de neutralité observée par la Tunisie, depuis des décennies, à l’égard du conflit entre le Maroc et l’Algérie», a indiqué Marzouki dans des déclarations à la presse.

Depuis l’incident de l’accueil du chef des terropolisariens, le Maroc a rappelé pour consultations son ambassadeur à Tunis. La Tunisie a répliqué par une mesure similaire.

L’interview accordée par le secrétaire général de l’UMA a apporté de l’eau au moulin d’Echorouk online, porte-parole de la junte militaire algérienne, pour relancer sa campagne contre la Tunisi. Sans aborder la question de l’accueil du criminel Brahim Ghali, le média a préféré dresser un autre réquisitoire contre le choix de Baccouche de désigner une Marocaine à la tête de la représentation permanente de l’UMA auprès de l’Union africaine, l’accusant de « se faire l’avocat » du Maroc.

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