Dans sa réponse aux questions des parlementaires lors de la discussion de la loi n° 10.22 portant création de l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé au sein de la Commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants, le ministre de la Santé et de la Protection Sociale, Khalid Ait Taleb, estime qu’aucune réforme ne peut être réalisée sans la promotion du médicament générique, qui joue un rôle important dans la préservation des équilibres financiers de l’assurance maladie.
Pour Ait Taleb, il est absurde que les systèmes d’assurance maladie couvrent les frais d’un ensemble de médicaments qui rapportent d’énormes profits à certains lobbies. En ce sens, il a appelé tous les acteurs concernés à créer la confiance dans le médicament générique et à le soumettre à des études de bioéquivalence afin de répondre aux campagnes de dénigrement qui remettent en cause sa qualité.
En outre, le ministre précise que le soutien à l’industrie des médicaments génériques dépend du maintien du soutien relatif aux investissements dans les produits pharmaceutiques. L’industrie pharmaceutique, poursuit-il, souffre d’un « déséquilibre dans son circuit de distribution, ce qui provoque des crises sur le marché national » , citant en exemple » certains médicaments qui apparaissent à la fin de chaque année, du fait de l’existence d’une crise commerciale » .
Dans le même sillage, Ait Taleb a souligné la nécessité de créer un mécanisme pour faire face aux effets de ces différends commerciaux, ainsi que la nécessité d’une réserve stratégique de médicaments, notant que « notre pays compte actuellement environ 56 sociétés pharmaceutiques qui couvrent près de 70 % des besoins du pays » .
Concernant la souveraineté sanitaire, notamment dans le domaine du médicament et des produits de santé essentiels, le ministre a indiqué que « cet objectif ne peut être atteint dans le cadre du modèle actuel de gouvernance sanitaire« , appelant à la nécessité « de promouvoir la souveraineté interne et le produit local, qu’il s’agisse de médicaments ou de matériels à usage médical« .
Quant à la création de l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé, le ministre de la Santé a expliqué qu’ « il ne s’agit pas d’une approche purement marocaine, mais plutôt d’une approche globale qui confère à ce type d’agence une indépendance scientifique, financière, technique et politique, pour assurer ainsi son indépendance vis-à-vis des lobbies de contrôle ».