Pour la première fois, des chirurgiens américains ont réussi à transplanter un cœur battant à partir d’un donneur en état de mort cardiaque. Déjà réalisée pour six patients, la technique permettra d’augmenter le nombre d’organes disponibles.
Aux États-Unis, la toute première transplantation cardiaque s’est déroulée en 1968 à l’hôpital Stanford. Depuis, les innovations techniques se succèdent dans le but d’améliorer l’état des organes à transplanter et ainsi d’augmenter leur disponibilité. À l’hôpital Stanford, des chirurgiens viennent d’opérer une prouesse à partir d’un organe d’un donneur en état de mort cardiaque : la transplantation d’un cœur qui battait encore. La technique a déjà été testée et réussie sur six patients, adultes comme enfants. Pour l’équipe de recherche dont l’étude est publiée dans le Journal of Thoracic and Cardiovascular Surgery Techniques, il s’agit de repousser les limites du possible.
Quelles options de transplantation ?
Bien des transplantations cardiaques sont réalisées à partir de donneurs en état de mort cérébrale mais dont le cœur fonctionne toujours. L’avantage est qu’il est plus facile de stabiliser l’organe, qui ne s’arrête qu’une seule fois. Le cœur est prélevé sur le donneur décédé et maintenu à basse température avant d’être transféré au receveur. Toutefois, la demande de transplantation reste toujours très supérieure à l’offre, ce qui oblige le monde médical à trouver d’autres astuces.
Une approche différente consiste à réaliser des transplantations cardiaques à partir de donneurs décédés d’une « mort cardiaque » ou « circulatoire », c’est-à-dire dont le cœur s’est déjà arrêté une fois, de manière naturelle ou provoquée. Bien que cette procédure augmente le nombre de donneurs de 30 à 50 %, les résultats pour les receveurs apparaissent moins bons. Déjà parce que le cœur est le plus souvent arrêté une seconde fois, juste avant la transplantation. D’après les auteurs de l’étude, cela nuirait à la santé de l’organe en induisant davantage de lésions. En outre, les organes prélevés de cette manière subiraient davantage de privation d’oxygène, ce qui diminuerait les chances de survie après transplantation.