mercredi 24 avril 2024

Vente des médicaments hors officines: Les pharmaciens tirent la sonnette d’alarme

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Les pharmaciens annoncent un bras de fer contre les vendeurs de médicaments hors circuit légal. Les professionnels du secteur dénoncent la vente des médicaments dans des simples boutiques ou sur les réseaux sociaux.

La vente des médicaments est régit par la loi 17-04 comme l’explique Mohamed Lahbabi, président de la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc. « Le médicament est un produit très sensible et qui est strictement réglementé par la loi 17-04 constituant ainsi le code du médicament et de la pharmacie. Cette même loi a donné le monopole de la dispensation du médicament aux seuls pharmaciens d’officine ».

« Ce monopole donné aux pharmaciens est justifié tout simplement par la nature du médicament qui nécessite plusieurs mesures pour son stockage. Il y a des médicaments thermolabiles qui doivent être conservés dans une température de 2 à 8 degrés, il y a des médicaments qui doivent être stockés loin des rayons du soleil, de l’humidité, et toutes ses mesures ne peuvent avoir lieu qu’en milieu officinal, dans le cas contraire le médicament devient toxique et représente un danger sur la santé du citoyen », souligne le responsable qui rappelle que les pharmacies sont régulièrement inspectées par la Direction du médicament et de la pharmacie pour voir si les règles sont conformes ou pas.

Conscient du danger que représente la vente illégale des médicaments, les professionnels du secteur se mobilisent pour lutter contre ce phénomène « on remarque que plusieurs personnes exercent illégalement la pharmacie, qui stockent et vendent les médicaments hors circuit mais cela est hors la loi comme l’indique la loi 17-04. Je rappelle que le Maroc a ratifié en 2012 la convention Médicrime qui stipule que tous médicament vendu hors circuit légal est considéré comme un médicament contrefait et la contrefaçon relève du pénal au Maroc » et d’ajouter « De par là on demande à toute personne, toute institution, ou association à se conformer aux lois en vigueur. Ces mêmes lois, qui ont définis les pénalités ou les sanctions par des années de prison en sus des amendes ».

La loi définie le circuit de vente des médicaments. Ces derniers passent du laboratoires fabricants aux grossistes distributeurs à la pharmacie, toute autre distribution est considérée comme illégale « à notre surprise, nous avons constaté que la commune de Sbata affiche sur ses murs un grand écran annonçant la disponibilité de quelques médicaments dans leurs locaux, alors que la loi 17-04 en a interdit la publicité. Ce n’est pas tout, cette même loi interdit la détention, le stockage et la dispensation du médicament hormis les pharmacies. De par là on leur a adressé une correspondance leur demandant de se conformer aux lois en vigueur dans un délai ne dépassant pas les 8 jours », s’exclame Lahbabi. « Nous ne sommes pas contre la distribution gratuite des médicaments aux citoyens, mais cela doit passer par le circuit légale. La commune peut tout simplement donner des bons d’achat aux citoyens pour prendre le médicament de la pharmacie de son choix ».

La même confédération vient de se porter partie civile dans une autre affaire de vente illégale de médicament à Tamanar dans la région d’Essaouira comme l’explique Lahbabi: « Nous avons remarqué que des médicaments sont commercialisés hors officine dans cette région ce qui est considérée comme une violation de la loi 0-17. Par la même occasion, je tiens à remercier les services de la Gendarmerie royale et le parquet d’Essaouira pour leur réactivité ».

Lahbabi profite de l’occasion pour attirer l’attention sur la vente illégale des médicaments sur internet et appelle la brigade de cybercriminalité pour stopper ce fléau qui menace la santé des citoyens.

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