vendredi 19 avril 2024

Cour des comptes: les patients souffrant d’hypertension artérielle ne disposent pas souvent de médicaments

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L’hypertension artérielle est une maladie chronique qui peut augmenter entre autres les risques d’infarctus, d’AVC et d’insuffisance rurale. Conscient de la gravité de cette maladie, le ministère de la Santé a mis en place depuis 1996 le programme national de prévention et de contrôle de l’hypertension artérielle. Un programme qui doit, selon le dernier rapport de la Cour des comptes être améliorer par la mise en place d’un cadre institutionnel approprié.

Lancé en 1996, le programme national de prévention et de contrôle de l’hypertension artérielle ne répond pas, selon le rapport de la Cour des comptes publié ce mardi 7 mars, à plusieurs critères.

Ainsi, sur le plan de cadrage et de gouvernance, ce programme ne dispose pas d’un document officiel de référence qui en détermine avec précision la population cible, les objectifs, l’organisation des activités, les moyens financiers y alloués ou encore les indicateurs de suivi.

Le rapport souligne que les enquêtes nationales portant sur cette pathologie, qui jouent un rôle important pour estimer le nombre et la proportion des personnes hypertendues parmi la population nationale, ne sont pas non plus mises à jour régulièrement. 

De plus, le Programme ne se base pas sur un système de ciblage permettant l’affectation rationnelle de ses ressources comme par exemple les médicaments qui ne sont pas toujours disponibles en quantité suffisante pour tous les hypertendus suivis, notamment les hypertendus en situation de vulnérabilité ou de pauvreté.

Ce n’est pas tout, ce programme n’a pas de budget spécifiquement dédié, par conséquent, les moyens financiers destinés à l’achat des médicaments antihypertenseurs et à l’acquisition du matériel lié à l’hypertension proviennent de plusieurs rubriques budgétaires, ce qui ne permet pas d’arrêter d’une manière précise les ressources totales mobilisées dans le cadre du programme.

Insuffisance de ressources

Le rapport de la Cour des comptes précise que l’insuffisance des ressources mobilisées, ainsi que leur gestion, constituent un obstacle à la pleine exécution des activités du programme et la réalisation de ses objectifs. Ainsi, plusieurs établissements de soins enregistrent une pénurie en cadres médicaux indispensables dans la filière de soins HTA. 

Toujours selon le même document, malgré leur rôle vital dans le contrôle de l’HTA et la prévention de ses complications, l’approvisionnement en médicament n’est pas toujours assuré. Cela est de nature à remettre en question l’efficacité de la prise en charge des malades

Recommandations

La Cour des comptes recommande au ministère de la Santé et de la protection sociale de:

– Doter le programme d’un cadre institutionnel approprié,

– Veiller au bon fonctionnement de ses instances de gouvernance,

– Améliorer le fonctionnement de la filière de soins relatifs à l’HTA en assurant une coordination efficace entre ses différents niveaux.

– Assurer la disponibilité des ressources humaines, des outils et des médicaments pour garantir l’efficacité de la prise en charge des patients,

– Veiller à la mise en place d’un système d’information efficace permettant de produire des données exhaustives et fiables et des indicateurs pertinents relatifs à la prise en charge des hypertendus et au suivi et surveillance de leur traitement.
 

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