mercredi 24 avril 2024

Cour des comptes: Le système de surveillance sanitaire reste insuffisant

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Durant la crise sanitaire, le Maroc a donné un bel exemple en termes de gestion, de mobilisation et d’organisation des ressources humaines. Hélas, le système de surveillance sanitaire et d’alerte précoce et rapide reste selon le rapport de la Cour des comptes, publié ce mardi 7 mars, insuffisant. Le rapport a consacré un volet au système de de surveillance sanitaire et d’alerte précoce.

Selon ce rapport, la résilience du système sanitaire réside dans l’efficacité du système de surveillance sanitaire et d’alerte précoce et rapide, qui vise à réduire les risques et ainsi permettre une réponse et une riposte en temps opportun.

Toujours selon le même document, l’examen du cadre réglementaire a mis en évidence l’absence d’une loi relative à la santé publique, outre le fait que des textes réglementaires restent non actualisés et incomplets, ce qui ne permet pas d’apporter les précisions nécessaires aux changements sanitaires nationaux et internationaux. 

Le rapport précise que sur le plan de l’organisation, le système d’alerte comprend plusieurs structures appartenant à différents secteurs. L’absence de coordination officielle entre ces structures ne permet pas de créer des synergies favorables pour le pilotage de ce système et d’assurer la diffusion efficace de l’information en temps opportun. 

Toujours selon le même rapport, le système d’alerte ne s’appuie pas sur un système d’information capable de gérer et d’analyser les données, puisque ce dernier est majoritairement manuel, peu automatisé et fragmenté.

Capacité insuffisante des laboratoires

Le rapport de la Cour des comptes souligne que les capacités des laboratoires de santé du ministère restent insuffisantes, du fait de la limitation de leur spécialisation dans les domaines des programmes de santé du ministère. Cette situation est aussi altérée par l’absence d’une banque de souches permettant la réalisation d’examens réguliers et périodiques pour le suivi des maladies, en plus de l’absence d’un stock national de certains réactifs.

Ce n’est pas tout, le rapport rappelle la répartition inadaptée des ressources humaines, la diminution continue du nombre de techniciens au sein des laboratoires, ainsi qu’au financement limité des activités de prévention et de sensibilisation et des actions de lutte contre les maladies, en plus de l’insuffisance de la formation des professionnels de la santé.

Recommandations

La Cour des comptes a recommandé de mettre en place un système d’alerte précoce, de réduction et de gestion des risques performant, institutionnalisé, permanent, doté des outils et des mécanismes requis, avec une implication effective de l’ensemble des parties prenantes (en particulier, les ministères chargés de la santé, de l’agriculture, de l’éducation nationale, de l’habitat et de l’environnement) et une coordination efficace entre ces parties.

Le rapport a recommandé, également, au ministère chargé de la Santé de mettre en place un cadre juridique adéquat et actualisé pour la surveillance, la veille sanitaire et l’alerte précoce, d’assurer la coordination des actions, des moyens et des informations entre les différents intervenants, de procéder à des évaluations systématiques des risques sanitaires, et de mettre en place des exercices de simulation réguliers pour ces types de risques.

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