Tectonique, climat, érosion, dépôts des sédiments…, tous ces processus modèlent nos paysages. Comprendre leurs interactions est donc crucial pour prédire l’évolution de la surface terrestre dans le futur, notamment face au changement climatique actuel. Dans ce contexte, des scientifiques viennent de publier un nouveau modèle digital de haute résolution présentant l’évolution physique des paysages sur les derniers 100 millions d’années.
La surface de notre Planète et les paysages qui nous entourent sont sculptés en continu par les forces tectoniques et volcaniques, mais surtout par les processus climatiques et l’action des cours d’eau. Ces montagnes érigées par la tectonique des plaques ne sont en effet pas immuables et même les roches les plus résistantes finissent par être altérées et érodées par l’eau, le vent et les variations de température. Ainsi, la surface terrestre est en constante évolution et si les changements ne sont pas forcement visibles à l’échelle de temps humaine, ils deviennent évidents lorsqu’on observe la Terre sur plusieurs millions d’années.
L’objectif est de mieux comprendre les processus dynamiques qui sous-tendent cette évolution et leurs interactions. Jusqu’à présent, les modèles géologiques ne donnaient en effet que des informations fragmentées sur l’évolution récente de la morphologie de la surface planétaire. Or, pour prédire le futur, il est essentiel de bien comprendre le passé. Aucun modèle continu et global sur une aussi longue durée n’existait jusqu’alors. Le nouveau modèle proposé, publié dans Science, devrait donc s’avérer un outil précieux pour les futures études concernant la dynamique de la surface terrestre, et notamment les études climatiques ou portant sur la chimie des océans et le cycle du carbone.
Un nouvel outil pour mieux comprendre l’impact du changement climatique
Ce modèle de haute résolution permet en effet d’observer les interactions qui existent sur de grandes échelles de temps entre les bassins fluviaux, l’érosion des roches à l’échelle du globe et le dépôt des sédiments. La résolution du modèle est de 10 kilomètres et permet des pas temporels d’un million d’années.