mardi 23 avril 2024

Grippe aviaire: comment le Royaume protège-t-il ses frontières?

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Depuis quelques semaines, plusieurs pays comme l’Equateur, l’Angleterre, la France et l’Espagne sont frappés par l’épizootie d’influenza aviaire hautement pathogène.
De nombreux foyers ont été identifiés entrainant l’abattage de plusieurs milliers d’oiseaux. A l’écriture de ces mots, aucun cas aviaire n’a été détecté au Maroc. Comment le Royaume protège-t-il ses frontières? Quelles sont les mesures prises pour détecter les cas suspects?

La grippe aviaire est de retour ! Après une épidémie qui a frappé plusieurs pays, dont le Maroc, en 2016, l’influenza aviaire fait des ravages dans plusieurs pays européens notamment la France où le virus a causé la disparition de près de 25 millions de volailles.

Des cas de grippe aviaire ont été également signalés en Espagne créant la panique chez les aviculteurs marocains. « Nous avons peur de revivre le même scénario de 2016 où nous avons perdu des milliers de volailles et nous avons subi de lourdes pertes », s’indigne Mohamed, un aviculteur.

Youssef Alaoui, président de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA), s’est voulu rassurant, selon le site SNRTnews.

« Aucun cas de grippe aviaire n’a été détecté à ce jour au Royaume où de nombreuses précautions sont prises pour faire face à ce virus« , a-t-il rétorqué avant d’ajouter: « je tiens à préciser que dans le cadre de la veille sanitaire du cheptel avicole national assurée par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires, un ensemble de mesures préventives ont été prises pour éviter l’introduction de cette maladie au Maroc. Il s’agit notamment du programme de surveillance sanitaire du cheptel avicole au niveau national et dans les frontières notamment grâce au Poste de commandement central dirigé par la gendarmerie Royale avec l’ONSSA. Ce n’est pas tout, avant d’obtenir l’autorisation d’exercice, chaque ferme a l’obligation d’avoir un contrat avec un vétérinaire, c’est-à-dire que les 9.000 fermes d’élevage au Maroc disposent de leur propre vétérinaire et toutes les fermes sont répertoriées par des GPS à l’échelle nationale ».

En cas de détection d’un cas suspect, le vétérinaire est dans l’obligation d’alerter les services concernés. « C’est une maladie que le vétérinaire est obligé de déclarer à l’ONSSA. Le PCC ordonne ainsi la fermeture de la zone dans un périmètre de 3km et 10 km.  En fonction des cas et de l’alerte lancée, les autorités procèdent à l’abattage du cheptel avicole dans un périmètre de 3 à 10 km », explique Alaoui qui précise aussi que « le protocole adopté par le Royaume répond aux normes internationales, mieux encore, le Maroc assure une surveillance tout au long de l’année et pas uniquement d’une manière saisonnière. Je rappelle que l’ONSSA est membre de l’OIE. Cette organisation internationale oblige ses adhérents a déclaré chaque foyer ou chaque cas enregistré pour que les autres pays ferment leurs frontières pour éviter toute contamination ».

Le Maroc a-t-il fermé ses frontières ?

Pour protéger son cheptel avicole, le Maroc ferme ses frontières sur un périmètre de 100 km de la ferme touchée comme l’explique Youssef Alaoui. « La moyenne générale dans le monde est de 10 km mais le Maroc a choisi de fermer à 100 km autour, d’ailleurs, c’est le plus grand zoning ».

Autre mesure importante: « pour protéger son cheptel avicole, le Maroc a arrêté l’importation des foyers français touchés parce qu’ils se trouvent en dessous de 100 km. Le Royaume a également arrêté l’importation avec une seule région espagnole touchée par la grippe aviaire. Bien évidemment, nous assurons un suivi quotidien avec nos éleveurs et les autorités assurent des contrôles et des analyses à l’arrivée au port ».

Pour rappel, le Royaume a été touché en 2016 par l’influenza aviaire faiblement pathogène. Cette dernière a causé des mortalités de poulet de chair et de dinde et une chute de ponte chez les pondeuses et reproductrices.

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