jeudi 28 mars 2024

Sortie du Maroc de la liste grise du GAFI: une consécration du plan d’action « très » ambitieux du Royaume

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La sortie du Maroc de la liste grise du Groupe d’Action Financière Internationale (GAFI) est une consécration du plan d’action « très » ambitieux du Royaume en matière de contrôles financiers, a indiqué Ahmed Khalid Benomar, spécialiste en politique économique.

La décision du GAFI est une consécration de l’achèvement du plan d’action très ambitieux sur lesquels l’Organisme intergouvernemental a réalisé un suivi régulier des impacts réels sur le terrain, a souligné M. Benomar dans une déclaration à la MAP. Et de rappeler que le Maroc avait fait preuve d’une haute volonté politique en adoptant conjointement avec le GAFI un plan d’action multidimensionnel et ambitieux visant à dresser l’ensemble des déficiences constatées en février 2021 dans le cadre d’une évaluation du système financier national.

Le GAFI requiert d’une part que ce plan d’action soit appuyé politiquement par les autorités nationales compétentes et le gouvernement et, d’autre part, que son exécution soit réalisée dans un délai fixé à septembre 2022 avec la coordination de l’ensemble des parties concernées, a fait savoir M. Benomar.

Ainsi, poursuit le spécialiste, l’Autorité Nationale du Renseignement Financier (ANRF) a été chargée de coordonner la mise en œuvre du plan d’action national sous l’autorité du Chef du gouvernement, et avec la mobilisation, notamment, du ministère de l’Économie et des Finances, et l’implication forte du secteur privé.

Il a fallu adopter plusieurs textes et mettre en place une série de dispositifs. Une coordination rigoureuse était nécessaire entre les autorités chargées de l’application des textes, les autorités de supervision et de contrôle, ainsi que les personnes assujetties au système, qui recouvrent des professions aussi variées que les notaires, experts-comptables, bijoutiers, agents immobiliers, etc, a expliqué M. Benomar.

Le Maroc a relevé le défi de réaliser les réformes rapidement et dans les normes et d’obtenir des résultats concrets, s’est-il réjoui, précisant que celles-ci s’incarnent dans le déploiement de nouvelles structures de supervision, de mécanismes de contrôle et de vigilance, d’échange d’information et aussi de dispositifs de sensibilisation-sanctions opérationnels.

C’est un travail difficile et fastidieux, car les normes ne sont pas applicables partiellement et l’impact obtenu doit être important pour sortir de cette liste, sur chaque aspect du plan d’action, a estimé M. Benomar.

A ce titre, il cite certains exemples de réussites récentes, dont la mise en place d’un Registre National des Bénéficiaires Effectifs, dispositif essentiel pour contenir les risques de blanchiment des personnes morales, le déploiement d’un cadre de supervision nouveau pour certaines professions telles que les professions comptables, ou encore l’amendement du PLF-2023, pour être compatible avec les recommandations du GAFI sur la déclaration des devises aux frontières.

Par ailleurs, M. Benomar a considéré la sortie du Maroc de la liste grise comme ayant un impact très important pour le Pays, avant de conclure que cette avancée favorise un momentum Maroc dans un contexte géopolitique trouble à l’aune duquel le Royaume exprime d’importantes ambitions en matière d’édification d’un Etat social et la volonté d’être compétitif par l’excellence de son climat des affaires.

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