Le VIH à l’état de trace dans les cellules
Pendant tout ce temps, les médecins ont aussi continué à suivre l’évolution de son infection au VIH, toujours contrôlée par le traitement antirétroviral. Mais en 2018, soit plus de cinq ans après sa greffe, les traces du virus se font rares. Seules quelques cellules portent dans leur cytoplasme de l’ADN ou de l’ARN du VIH. Plus important encore, le virus a totalement disparu des cellules sanguines. Les médecins décident alors d’arrêter le traitement antirétroviral. Depuis, le patient de Düsseldorf n’a pas subi de rebond infectieux et se porte bien. Aujourd’hui, il est considéré comme officiellement guéri.
Cette guérison rarissime est due à la présence de la mutation CCR5Δ32 dans les cellules du donneur, cette dernière modifie l’un des co-récepteurs du VIH-1, l’empêchant d’entrer dans les cellules. Les patients de Londres et de Berlin avant lui ont également été sauvés grâce à des greffes de cellules souches « résistantes » au VIH. En février 2022, le cas d’une femme guérie du VIH a également été rapporté, mais les données médicales de la « patiente de New York » n’ayant pas encore été publiées, il ne s’agit pas d’une guérison officielle.
Les cas de guérison par ce protocole sont impressionnants, malheureusement c’est une procédure lourde qui n’est pas généralisable aux quelque 200 000 personnes vivant avec le VIH en France, et aux 38 millions à l’échelle mondiale. Néanmoins, la réussite de ces greffes ouvre des pistes thérapeutiques notamment du côté du génie génétique par lequel les médecins envisagent de créer la mutation CCR5Δ32 sur des cellules souches qui ne la portent pas naturellement. En attendant les avancées scientifiques, le PrEP, le préservatif et le dépistage régulier sont les meilleurs gestes pour se prémunir d’une infection par le VIH.