vendredi 19 avril 2024

Agriculture: avec les dernières pluies, la menace de la sécheresse s’est-elle éloignée?

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Avec les pluies abondantes qui se sont abattues récemment sur le Maroc, de nombreux agriculteurs se réjouissent de la croissance de leurs cultures. Mais est-ce suffisant pour éviter la sécheresse de fin de cycle qui peut impacter négativement les rendements? Les explications avec l’experte en agriculture durable et adaptation aux changements climatiques et directrice de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), Dr. Zakia Bouzoubaâ.

Les pluies qui se sont abattues sur le Maroc récemment ont apporté une lueur d’espoir aux agriculteurs, surtout après les prévisions inquiétantes de sécheresse pour cette saison agricole. Pour Dr. Zakia Bouzoubaâ, « les récentes pluies ont apporté un grand soulagement aux agriculteurs marocains, car elles ont été très bénéfiques pour les cultures en cours, telles que les céréales, les oliviers, les amandiers et les légumineuses« . Seulement, ces précipitations étaient-elles en quantités suffisantes? « Bien qu’elles soient un soutien pour les cultures irriguées et vitales pour les cultures en bour, elles ne sont pas suffisantes pour mener à terme les cycles de culture. Il est crucial que les précipitations continuent à tomber pour éviter la sécheresse en fin de cycle, qui peuvent nuire aux rendements« , a-t-elle nuancé.

Ceci, sans perdre de vue, les régions soufrant toujours de la sècheresse durant cette saison agricole. « Malheureusement, certaines régions, comme Fès-Sais et l’Oriental, n’ont pas eu cette chance, et souffrent d’une pénurie d’eau, aggravée par des problèmes de salinité« , a-t-elle tenu à faire savoir, avant de rappeler que les cultures qui ont pu bénéficier des précipitations sont notamment les céréales, les oliviers, ainsi que toutes les cultures en cours et les parcours. Les nappes phréatiques et les barrages en ont également profité, ce qui est crucial pour l’agriculture et pour la population en général.

Pour ce qui est de la sécheresse, Dr Zakia Bouzoubaâ affirme que c’est un problème structurel au Maroc, et nécessite des mesures d’adaptation, telles que le semis direct, le choix de cultures adaptées à la sécheresse et le type d’irrigation, comme le goutte à goutte ou l’aspersion.

En ce qui concerne les pluies excessives, les barrages peuvent être alimentés, mais cela peut également causer des dommages aux infrastructures, en particulier les plus fragiles.

Pour ce faire, l’experte recommande aux agriculteurs de travailler sur l’immunité des plantes, car les pluies excessives peuvent souvent entraîner le développement de maladies et de pourritures des racines. Les agriculteurs doivent également améliorer la structure du sol pour mieux absorber l’eau.

Malgré les risques de dommages aux infrastructures, les pluies excessives sont souvent bénéfiques, car elles peuvent aider à restaurer les parcours, les niveaux de nappes et à diluer les niveaux de sel des eaux et des sols. En fin de compte, la vie ne peut exister sans eau, alors espérons que ces précipitations continuent à tomber de manière générale et régulière, sans causer de dégâts majeurs.

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