mercredi 24 avril 2024

Fédération française de football: Noël Le Graët mis en retrait

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A la suite de nombreux dérapages ainsi que des signalements de comportements sexistes, le comité exécutif de la Fédération française de football a décidé mercredi de mettre en retrait Noël Le Graët de son poste de président jusqu’à la publication du rapport de l’audit. Philippe Diallo, vice-président de la FFF, assure l’intérim.

Le Graët, arrivé à la présidence de la FFF en 2011 et dont le mandat doit s’achever fin 2024 a été fragilisé par ses récentes déclarations polémiques sur Zinédine Zidane. Sa directrice générale, Florence Hardouin, est « mise à pied à titre conservatoire », a annoncé la FFF dans un communiqué. L’intérim de Diallo doit durer « jusqu’au Comex suivant la publication du rapport d’audit » sur le fonctionnement de la FFF, commandé par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra et attendu fin janvier.

Invité sur franceinfo, Eric Borghini, membre du comité exécutif de la FFF et président de la commission fédérale des arbitres indique qu’il y a eu une « véritable discussion vérité avec le président ». Il a raconté comment s’est déroulée la réunion : « Noël Le Graët a commencé le Comex en nous disant ‘J’ai rien fait et je vous affirme en même temps que je vous confirme que le rapport d’audit ne comportera rien contre moi.’ Il a ensuite présenté ses excuses aux membres du Comex pour les propos tenus sur Zinédine Zidane ».

Concernant les accusations de comportements « sexistes » et « déplacés » dont il fait l’objet, Noël Le Graët en a parlé pendant la réunion du Comex. D’après Eric Borghini, le président de la FFF a déclaré « que ça remonte à neuf ans en arrière et il affirme ne pas avoir eu de comportement déplacé avec cette dame. » « On est parole contre parole », ajoute Eric Borghini avant de compléter : « On fonde beaucoup d’espoirs sur les résultats de l’audit. Il m’a semblé entendre la ministre [des Sports] dire que fin janvier elle adresserait à la fédération ce rapport. »

Un mandat qui devait durer jusqu’à fin 2024

Avec ses récentes déclarations polémiques sur Zidane, les ennuis s’accumulaient pour l’ancien maire socialiste de Guingamp. Et les membres de l’organe décisionnaire de la Fédération (14 en comptant le président) ont peu goûté les derniers épisodes qui écornent sérieusement l’image de l’institution et laissaient planer le doute sur la capacité de son patron à aller au bout de son troisième et dernier mandat complet, prévu en décembre 2024.

Des premiers éléments ont d’ores et déjà fuité. La cellule investigation de Radio France a ainsi révélé que « plusieurs femmes » avaient « dénoncé (…) l’attitude de Noël Le Graët à leur égard ». Une ancienne cadre a « montré aux inspecteurs des textos et des messages WhatsApp » qui « ne sont certes pas illicites mais (…) posent question compte tenu du lien hiérarchique ».

La prolongation du contrat de Didier Deschamps approuvé à l’unanimité

Dans ce contexte explosif, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a estimé que la FFF « mérit(ait) un président à la hauteur (…) qui permette de donner une bonne image du football français à travers la planète ». La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, avait déjà eu des mots très durs envers Le Graët, lundi. En conférence de presse, elle avait pointé des « sorties de route » successives et appelé le Comex à « prendre ses responsabilités ».

Selon les règlements, seule une Assemblée fédérale extraordinaire, convoquée par un quart du comité exécutif, peut voter la destitution du président. Le prochain Comex après l’audit ministériel pourrait désigner un successeur à Noël Le Graët, président champion du monde en 2018, finaliste en 2022, et déchu.

Par ailleurs, le comité exécutif de la FFF a approuvé à l’unanimité la prolongation du contrat de Didier Deschamps à la tête de l’équipe de France jusqu’en 2026. Ce renouvellement avait été annoncé samedi lors de l’Assemblée fédérale de la FFF sans que le Comex de l’instance en ait été préalablement averti.

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