L’éditeur de logiciels américain Salesforce s’apprête à licencier 10% de ses effectifs, soit près de 8.000 employés, et à réduire ses espaces de bureau, selon une lettre envoyée mercredi aux employés. « L’environnement reste difficile et nos clients adoptent une approche plus mesurée dans leurs décisions d’achat », a souligné le PDG de la société, Marc Benioff, dans la lettre.
La décision de Salesforce est la dernière d’une série de mesures prises par les entreprises technologiques qui ont opté pour des licenciements massifs sur fond des craintes d’inflation et d’une récession imminente. En novembre dernier, Meta, la société mère de Facebook, a annoncé qu’elle licencierait 11.000 employés. Au cours du même mois, HP a déclaré qu’il prévoyait jusqu’à 6.000 licenciements au cours des trois prochaines années.
Amazon a également annoncé son intention de licencier 10.000 employés. Comme d’autres entreprises technologiques, les revenus de Salesforce ont augmenté tout au long de la pandémie alors que les gens se sont tournés vers le travail à domicile et se sont fortement appuyés sur la technologie pour rester connectés. Benioff a indiqué que l’entreprise avait embauché « trop de personnes » à mesure que ses revenus augmentaient, ce qui nécessitait des réductions d’effectifs.
« Alors que nos revenus se sont accélérés pendant la pandémie, nous avons embauché trop de personnes ce qui a mené à ce ralentissement économique auquel nous sommes actuellement confrontés, et j’en assume la responsabilité », a expliqué Benioff. Selon plusieurs économistes, l‘économie américaine devrait connaître une récession cette année.
L’ancien président de la Federal Reserve bank de New York, William Dudley, a souligné qu’une récession économique demeure “assez probable” aux Etats-Unis. « Une récession est très probable simplement à cause de ce que la Réserve Fédérale doit faire” pour juguler l’inflation, a indiqué Dudley.
En outre, plus des deux tiers des économistes de 23 grandes institutions financières s’attendent à ce que l’économie américaine connaisse un ralentissement cette année, selon les résultats d’un sondage réalisé par le Wall Street Journal. Parmi ces institutions financières figurent Barclays PLC, Bank of America Corp., TD Securities et UBS Group AG.
Selon ces économistes, plusieurs facteurs laissent présager une récession en 2023, dont un marché immobilier en déclin et le durcissement des prêts par les banques. « Nous prévoyons un ralentissement de la croissance du PIB mondial en 2023, entraîné par des récessions aux États-Unis et dans la zone euro », ont écrit les économistes de BNP Paribas SA dans les perspectives 2023 de la banque, intitulées « Steering Into Recession ».